Fondée à Tunis en 1950, la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC) se trouve aujourd'hui menacée par une dissolution qui touche tous ses ciné-clubs régionaux et par la saisie de tous ses biens. C'est une situation alarmante dont les raisons ont été révélées, lors d'un point de presse tenu, vendredi, au siège du Syndicat National des Journalistes tunisiens (SNJT) à Tunis, par Ramzi Laâmouri, trésorier de la Fédération. Selon lui, le désengagement financier des ministères de la Culture, de la Jeunesse et des Sports et du Tourisme quant au paiement des frais restants relatifs à l'organisation du Congrès international des Ciné-clubs organisé au mois d'avril 2013, à Hammamet par la FTCC, est à l'origine de cette crise. Parlant de l'enveloppe réservée à cet événement tenu, pour la première fois dans un pays arabe et africain, Ramzi Laâmouri a précisé que le ministère de la Culture a accordé un montant de 90 mille dinars à la FTCC, outre la contribution de la présidence de la République qui était de l'ordre de 10 mille dinars. Dans ce contexte, il a fait savoir que les ministères de la Jeunesse et des Sports et du Tourisme qui se sont engagés, dans un premier temps, à sponsoriser l'événement, se sont désistés par la suite sans aucune explication, sachant que leurs promesses financières préalables étaient respectivement de 57 mille dinars et de 15 mille dinars. «Devant cette situation, la FTCC s'est retrouvée avec un déficit budgétaire de plus de 163 mille dinars, sachant que le coût global de l'organisation du congrès international des Ciné-clubs a atteint plus de 200 mille dinars» a-t-il indiqué. Le trésorier de la FTCC a souligné que, depuis des mois, la situation ne fait qu'empirer, surtout que le propriétaire de l'agence de voyages avec laquelle la FTCC a traité pour les billets d'avion et l'hébergement des invités, ne cesse de réclamer la somme restante qui s'élève à 100 mille dinars. Aujourd'hui, a ajouté Ramzi Laâmouri, «le dossier de l'affaire est devant le tribunal et la FTCC doit payer 30 mille dinars supplémentaires, des pénalités de retard de paiement». Afin de sauver de cette crise la Fédération qui a formé, depuis plus de 100 ans, des cinéastes de renommée, le bureau exécutif de la FTCC a lancé un appel au ministre des Finances afin d'intervenir dans cette affaire de manière à exonérer la FTCC d'une taxe dont la valeur s'élève à 60 mille dinars. D'autre part, les membres de la FTCC ont appelé le ministre de la Culture à débloquer la somme supplémentaire déjà approuvée par la direction des services compétents au sein du ministère en faveur de la FTCC, qui risque aujourd'hui de perdre un patrimoine inestimable de films et de documents, principale richesse de la Fédération.