Fondée le 14 janvier 2012 par le cinéaste Amor Nagazi, Radio Sabra FM émet ses émissions 24h sur 24 sur les fréquences 98,8 et 89,0 de la bande FM. Elle couvre Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid, Mahdia, Siliana et Hammamet. Au total, une équipe composée de plus de 60 techniciens, journalistes, animateurs et correspondants dont la moyenne d'âge est de 30 ans et dont le professionnalisme est palpable, proposent des émissions variées traitant de culture, de sport, d'économie, de patrimoine, de politique, de musique, de traditions et d'événements sociaux. «Notre credo est le suivi des problèmes des citoyens, la transparence, la crédibilité et l'indépendance. Nos chroniqueurs sont heureux de travailler pour une radio qui encourage le développement régional, l'innovation et la créativité, loin de toute polémique», nous précise M. Nagazi. Disposant de deux studios d'enregistrement et d'un studio de diffusion moderne et bien équipé, Sabra FM ne finit pas de capter jour après jour l'auditoire, surtout dans les taxis, les louages et le transport urbain. D'ailleurs, son site web reçoit quotidiennement plus de 4.000 visiteurs qui peuvent visualiser des vidéos, s'informer et écouter la voix de leurs animateurs préférés dont Saïda Jlassi, Abderrahman Mejbri, Mondher Chafra, Mekki Jridi, Hela Hadda, Zahra Alouini, Amen Aïssa et Montasser Farrah. Notons que Sabra FM a fêté son 2e anniversaire dans un hôtel en présence des responsables régionaux et de centaines de citoyens. Le soirée a été animée par Abdelkader Dkhil et a comporté un spectacle de chants soufis, un gala de Mounira Hamdi, des jeux, des cadeaux ainsi, qu'un défilé de la nouvelle collection de robes de mariées conçues par madame Dhikra Belahmar, styliste et modéliste. Ainsi, on a pu assister à une soirée glamour, d'élégance et de paillettes et on a admiré une palette de modèles adaptés aux coupes modernes mais inspirés du patrimoine, notamment en ce qui concerne la «Kesswa outiya» modernisée, style sirène, et brodée en tulle. Superbes et aériennes, ces robes de mariage portées par des mannequins défilant sur une très belle musique ont été appréciées notamment au niveau des tissus utilisés et des accessoires (soie naturelle brodée au fil d'argent et tout en cristal, tulle). Cela sans oublier les belles coiffures et le maquillage réalisés également par Dhikra Belahmar. Lors de cette soirée, on avait l'impression de regarder au travers d'un kaléidoscope magique pour s'emplir l'esprit d'images empruntées au monde de la beauté où le patrimoine et le moderne s'allient en tableaux alternés. La balgha appréciée, mais délaissée Parmi les métiers en voie de disparition à Kairouan, on pourrait citer celui de l'artisan fabricant de balghas qu'on porte avec la blouza et de kountras qu'on porte avec la jebba. En effet, depuis le XVIIIe siècle et jusque dans les années 60, Kairouan abritant trois souks de Blaghjia qui comptaient une corporation de plus de 60 artisans. De nos jours, on constate avec regret que la vocation originelle de ces trois souks a presque disparu au profit d'échoppes de vaisselle, de mules, de pacotilles et de produits made in China. Seuls, six artisans continuent de s'adonner à ce métier qui n'est plus aussi lucratif que par le passé. Parmi eux, Am Khmaïs Kaâbi, 81 ans, qui a appris toutes les techniques de fabrication par le biais de son père et qui est dans ce métier artisanal depuis 1947. Très réputé dans l'art de confection à la main de peau de caprins, d'ovins ou de bovins pour en faire des balghas et des kountras, il déplore la cherté de la matière première qu'il achete de Tunis ou de Sfax : «Avant, le kilo de clous importés coûtait 500 millimes. Aujourd'hui, il est à 13D et il est de mauvaise qualité : en outre, le prix du cuir augmente d'année en année. De ce fait, la balgha, qui me demande trois jours de travail et qui coûtait avant 5D, coûte à présent entre 35 et 40D. Et puis, les jeunes sont réticents et ne veulent pas s'initier à cet artisanat qui demande beaucoup de patience, de précision et de minutie. Il faut sauver ce métier de la perdition...»