Après avoir éradiqué les commerces anarchiques dans le centre-ville, il était attendu que la mairie parachève son action en relogeant les marchands de fruits et légumes dans un espace commercial spécialement aménagé. Dix mois après, rien n'a été fait. L'éradication, en avril 2013, des commerces illicites et des étalages anarchiques dans le centre-ville de Bizerte a réjoui toute la population. Cette réussite, attribuée aux instances municipales, est en fait une œuvre collective dans laquelle le tissu associatif, à travers toutes ses composantes, les médias, les administrés, s'est investi avec détermination, mû en cela par l'amour de la cité et le bien des citoyens. Cependant, la tâche reste inachevée, car, aux abords du marché Bouchoucha, à une centaine de mètres du Vieux Port, cette fierté des Bizertins, une situation incongrue persiste. Avec une insolence déconcertante, des centaines de tréteaux et d'étals submergent la chaussée, envahissent les trottoirs, tous les trottoirs, ne laissant aux passants, voire aux clients et badauds, que de difficiles passages. Sans compter les nuisances de toutes sortes qui portent atteinte à l'environnement et aux sens des citoyens. Les associations et les individus poursuivent leur lutte et n'arrêtent pas leur pression sur les autorités municipales afin qu'elles parachèvent leur action de salubrité publique et qu'elles éliminent ces poches persistantes de saleté immonde et incrustée. Un projet avorté? Face à la pression, la municipalité a fini par obtempérer en annonçant, enfin, un projet consistant en la construction, à la place Sadkaoui, d'un marché destiné à accueillir les marchands de fruits et légumes qui investissent les rues avoisinantes. A la grande satisfaction, d'ailleurs des hôtes du marché Bouchoucha dont le commerce se trouve lésé par l'activité de ce commerce illicite. Toutefois, la mairie ne bouge pas le petit doigt. Devant sa passivité et dans une tentative de l'inciter, une association a pris sur elle de commencer les travaux. Puis, les fonds étant épuisés, les travaux ont été stoppés. Aujourd'hui, les lieux offrent un spectacle de désolation qui vient s'ajouter à la hideur ambiante. Certaines mauvaises langues accusent le maire de laxisme, voire d'une volonté délibérée de laisser les choses en l'état. Pourtant, ce dernier, dans ses déclarations aux médias, intègre ce projet dans les prévisions municipales. Quelques indiscrétions laissent entendre que ce projet ne dispose pas des fonds nécessaires. Une mairie déconsidérée aux yeux des administrés Qui croire ? Dans ce contexte de doute et de non-transparence, le citoyen continue à vivre dans un cadre des plus abjects, investi de nuisances diverses : une atmosphère nauséabonde, un spectacle repoussant, des exclamations ignobles et inqualifiables,... Après avoir éradiqué les commerces anarchiques des rues du centre-ville, au prix de grosses pertes et avoir promis de parachever cette action louée par tous en éliminant ces étals anarchiques, mais ayant failli aux promesses, les autorités municipales de Bizerte se trouvent déconsidérées auprès de leurs administrés.