Le chef du gouvernement comptera, également, sur une équipe de conseillers non déclarés officiellement Le nouveau chef de gouvernement n'a pas mis longtemps pour révéler ses premières cartes et nous en fournir un avant-goût, en attendant, bien entendu, les «plats de résistance». En effet, outre les belles promesses de son programme politique distillées suivant un dosage alliant verbe facile et ton conciliateur, Mehdi Jomâa vient d'innover, en optant pour le style cher aux grandes personnalités politiques occidentales, et qui consiste à mettre en place une équipe de conseillers non déclarés officiellement. C'est-à-dire des hommes de confiance qui travaillent dans l'ombre, loin de la curiosité des badauds et des feux «aveuglants» des médias... Les génies Mahdois de la partie Selon certaines indiscrétions dignes de foi, parce qu'émanant de son entourage restreint, M. Jomâa a composé cette équipe réduite, qu'il a triée sur le volet, parmi les plus hautes compétences nationales, dont certaines sont originaires du gouvernorat de Mahdia. Mais pourquoi Mahdia ? Parce que c'est justement dans cette région qui l'a vu maître, qu'il conserve encore le plus d'amis, le plus de points d'appui et la plus grande marge de manœuvre. Originaire du quartier populaire de Borj Errass de la ville des Fatimides, là où il avait pris l'habitude de passer ses vacances à chaque retour de son QG européen, M. Jomâa, condamné à gagner et à nous faire oublier son prédécesseur, a dû jeter son dévolu sur les «génies» de sa ville natale où les grandes compétences de standing national ne manquent pas, il est vrai, à l'image des Remadi, Sfar, Khouaja, Hamza, Lagha, Fkih, Ben Romdhane, Lazâar, Laâmari et autres Sakka. Autant de poids lourds mahdois encore solidement attachés à leur fief et dont la compétence, l'expérience et les éminents services rendus au pays, dès l'aube de l'indépendance jusqu'à nos jours, sont unanimement reconnus et appréciés. En ayant recours à cette constellation de hauts cadres, M. Jomâa sait à quoi s'en tenir, ces hommes de confiance devant lui servir de conseillers avertis, crédibles, voire complices. Il va sans dire qu'il sera à l'écoute de leurs idées, attentif à leurs suggestions, notamment en ce qui concerne la planification de nouveaux projets multidimensionnels au profit des régions déshéritées ou celles dont les possibilités ne sont pas bien exploitées, dont le gouvernorat de Mahdia où le manque à gagner en matière de développement ne cesse de s'amplifier et où les opportunités d'investissement demeurent paradoxalement énormes. D'ailleurs, le hasard a voulu qu'une première embellie a été «précocement» constatée dans cette région, et cela sous la forme de la signature, pas plus tard que... jeudi, d'un accord-cadre entre la Chambre de partenariat euro-Afrique de Belgique et le gouvernorat de Mahdia, portant sur la réalisation de plusieurs projets dans la région, dont la construction d'un port de plaisance, d'unités hôtelières, de villas de haut standing, d'un grand complexe médical et d'un centre commercial et de loisirs, ainsi que des projets de recyclage de déchets et de dessalement de l'eau de mer, outre la construction d'un port en eaux profondes et de six hôpitaux. Excusez du peu ! Reste à dire que si les Mahdois ont aujourd'hui mille fois raison de jubiler après des décennies de frustration et d'oubli, il faut espérer que la... manne de Mehdi Jomâa, dont les premières averses commencent à tomber plus tôt que prévu, profitera le plus vite possible à toutes les régions du pays. Bon vent...