Ce grand ménage devrait toucher le sport de masse et le sport d'élite. Un vaste programme à découvrir Sport pour tous, sport d'élite, restructuration des fédérations, contrats à objectifs, autant de sujets qui ont été débattus hier par M. Samir Laâbidi, ministre de la Jeunesse, des Sports et de l'Education physique, lors d'un point de presse enrichissant. Un des points du programme présidentiel 2009-2014 touche le sport de masse et, à cet effet, le ministre des Sports a tenu à rappeler quelques statistiques. En Afrique, par exemple, moins de 10% de la population pratiquent une activité sportive contre plus de 50% en Europe et 80% dans les pays scandinaves. 17% des Tunisiens s'y adonnent Selon une étude réalisée avec le concours de l'Institut national de la statistique, 17% des Tunisiens sont des adeptes d'une activité physique. Cette étude a touché 7.500 familles tunisiennes à travers toute la République, soit 30.000 personnes. Ce taux de 17% demeure non négligeable en comparaison avec les autres pays africains. En Tunisie, 5% des hommes, 10% des femmes et 40% des jeunes, dont la tranche d'âge varie de 11 à 15 ans, pratiquent une activité physique. D'autres chiffres sont révélateurs, comme ce déséquilibre entre les régions. Il a été remarqué dans la même étude que 40% de la population du Sud-Ouest s'adonnent au sport de masse, contre 20% dans la capitale. En outre, les universitaires sont les plus paresseux en matière de sport. L'Etat ne ménage aucun effort pourtant pour encourager les gens à une activité physique en multipliant par exemple les parcours de santé. L'élite, en point de mire Le second thème au programme, et débattu par le ministre, a touché le sport d'élite et le football en particulier. M. Samir Laâbidi a déclaré haut et fort que plus rien ne serait dorénavant comme avant au niveau des fédérations. Seul le travail scientifique et les contrats à objectif avec les fédérations des sports individuels et collectifs auront raison d'être. Désormais, il n'y aura plus de participation pour la participation. C'est le mot d'ordre. Les fédérations bénéficieront de subventions financières conséquentes de l'Etat contre des objectifs tracés. Une première réunion a donc groupé, dans ce sens, le ministre avec le bureau fédéral de la fédération de basket-ball, sachant que la Tunisie va participer, pour la première fois, à un Mondal en Turquie. D'autres rendez-vous sont prévus avec les autres fédérations. D'autres points ont été soulevés par le ministre, comme la restructuration des directions techniques nationales, l'établissement de programmes avec les fédérations et les entraîneurs nationaux. D'autre part, un plan d'action sera établi pour dénicher les talents. Sans compter le recours à la psychologie. Chaque fédération bénéficiera du concours d'un psychologue. Le premier exemple est celui de la joueuse de tennis Ons Jabeur qui va bientôt participer au tournoi junior de Wimbledon et qui sera assistée par un préparateur mental. Le ministre n'a pas caché aussi son amertume de voir la Tunisie mal représentée dans les fédérations continentales et internationales. Cette situation doit absolument changer pour faire rayonner davantage l'image de marque de la Tunisie à travers le monde. Quand on sait surtout que notre pays, et c'est un honneur, occupe le premier rang des pays de la Méditerranée du sud. Pour des finances saines M. Samir Laâbidi n'a pas tari d'éloges sur la qualité du travail effectué par la commission consultative de la restructuration du football qui vient d'achever son labeur. Sans rentrer dans les détails, le ministre a fait comprendre que l'actuel bureau fédéral devrait faire preuve de disponibilité pour l'accomplissement de sa tâche. Il a également recommandé l'amélioration du travail administratif de la FTF et le droit de regard de l'instance fédérale dans les recrutements des joueurs et entraîneurs étrangers par les clubs. Une commission sera créée dans ce sens. D'autre part, la Banque centrale de Tunisie sera impliquée dans les opérations financières des joueurs et entraîneurs étrangers, et ce, pour éviter les dérapages. D'autre part, ces recrutements ne pourront être effectués qu'avec la réalité financière des clubs. Plus de place donc aux contrats faramineux. Deux autres décisions importantes verront le jour, à l'aube du démarrage de la nouvelle saison : l'arabisation des règlements de la FTF et le recyclage permanent des arbitres. L'idée tend aussi vers la professionnalisation du corps arbitral. Il a été également décidé de créer l'amicale des présidents des clubs des ligues 1 et 2. Tout un programme, vaste, il est vrai, pour la restructuration de notre sport roi. Et comme l'a répété M. Samir Laâbidi, le sport est une science à court, moyen et long terme. Le moment est donc venu de se remettre en question et d'aborder cette mise à niveau nécessaire avec certitude.