Il existe des parents à qui rien ne plaît. D'autres, plus compréhensifs, apportent un soutien réel à l'école et à l'administration Il fut un temps où le débat sur le cartable des écoliers faisait rage. Tous les parents s'insurgeaient contre ce qu'on appelait « le poids du cartable ». À l'époque, on accusait les enseignants d'exiger trop de fournitures, pour la plupart, inutiles. Sur ce point, les esprits se sont calmés car les sacs trolley ont apporté la solution au problème de la surcharge. De plus, beaucoup de parents portent eux-mêmes les cartables de leurs enfants jusqu'à l'école (à l'aller comme au retour).En réalité, les paradoxes les plus inouïs persistent encore et les parents n'ont pas fini de faire part de leurs critiques contre telle ou telle méthode ou pratique de l'école. Les sujets les plus en vue concernent les exercices à domicile. Bien que la consigne soit claire pour ne pas prescrire des devoirs à la maison pour les petits et de se suffire du travail fait en classe, les parents (ou certains d'entre eux) s'étonnent de cette attitude. Ils préfèrent, au contraire, que leurs fils ou filles reviennent avec plein d'exercices à faire à la maison pour mieux s'entraîner et assimiler ce qu'ils ont appris en classe. Les instituteurs ont beau défendre cette vision, rien n'y fait. On exige d'eux des exercices et des exercices...Pour pallier ce qu'ils considèrent comme un manque, ils se rabattent alors sur les livres parascolaires. Tous les titres y passent et toutes les matières aussi. Ils dépensent, ainsi, de grosses sommes pour acquérir ce qu'ils estiment être les meilleurs outils pour encadrer leur progéniture et lui fournir tous les moyens de la réussite. Les écoliers sont soutenus à tour de bras par leurs parents. Et, justement, ces derniers n'hésitent pas à demander conseil auprès des enseignants pour trouver le bon choix et acheter les parascolaires les « plus efficaces ». Généralement, ces enseignants évitent de s'impliquer dans ces marchandages de peur d'être accusés de faire vendre tel ou tel éditeur ou auteur de livre parascolaire. Mais les parents tiennent bon et parviennent souvent à leurs fins.Comme l'envie d'assurer, à tout prix, le top niveau aux enfants ne suffit pas, on n'hésite pas à inscrire l'enfant à des cours de soutien à l'école ou des cours particuliers chez un instituteur ou les deux à la fois ! Les familles oublient, alors, leurs critiques contre ces cours et le « chantage » qui leur est fait. Les responsables des écoles ne savent, d'ailleurs, pas à quel saint se vouer. D'un côté, ils reçoivent des doléances selon lesquelles on exige trop des élèves et notamment des tout petits. De l'autre, une partie des parents d'élèves voient qu'on ne fait pas assez pour renforcer les connaissances de leurs enfants. En matière de participation à l'acquisition de fournitures et d'outils nécessaires à la réalisation de certaines séances, les directeurs des écoles sont en butte à de nombreuses réticences. En effet, il arrive qu'on demande aux élèves de ramener des feuilles blanches pour faire des polycopies ou d'acheter des objets nécessaires à l'exécution d'un travail pratique.Des fois, aussi, on demande de petites sommes d'argent pour l'achat de fournitures bureautiques. La réaction des parents n'est pas toujours favorable. Heureusement qu'il y a, néanmoins, une part de compréhension de certains. Une attitude critique serait la bienvenue mais de là à la transformer en position de blocage et de refus de tout ce qui vient de l'école serait douteux. Pour expliquer ce phénomène, on constate qu'il y a un manque de confiance dont on n'arrive pas à se défaire. C'est ce qui entraîne ce rapport paradoxal entre l'école et son environnement.