Le festival «Tunis, capitale de la danse», qui demeure parmi les rares, sous nos cieux, à s'intéresser à la danse, a entamé son édition 2014 le 1er mai pour se clôturer dimanche, drainant dans les salles de la capitale Le Rio, le 4e Art, le Mondial et le Théâtre municipal, un public nombreux de férus et autres amoureux de la danse. L'édition était pour le moins particulière, car elle coïncidait avec la première plateforme régionale triennale de repérage de nouveaux talents de Danse l'Afrique danse (DAD). Laquelle se déroulera en plusieurs étapes. Après Tunis, il y aura le Cameroun, du 21 au 29 novembre 2014, puis Saint-Louis, au Sénégal, en juin 2015, puis ,en novembre 2015, à Maputo, au Mozambique et, enfin, à Ouagadougou, au Burkina Faso, en novembre 2016. La plateforme qui ambitionne de devenir la principale manifestation de danse contemporaine sur le continent africain attire déjà de nombreux programmateurs étrangers. Elle a ainsi accueilli les nouveaux talents d'Afrique du Sud, d'Algérie, du Bénin, du Burkina Faso, du Congo, de Côte d'Ivoire, d'Egypte, du Mali, du Maroc, d'Ouganda et, bien entendu, de Tunisie. Accueillant plus de 30 spectacles chorégraphiques et autres performances, cette 13e édition se voulait fédératrice pour un « dialogue entre les danses », comme le précisent les organisateurs. Ce fut également l'occasion de lancer le débat autour des perspectives de coopération chorégraphique en Afrique et de la place de l'artiste dans la société aujourd'hui. Les notes étaient accordées aux rythmes du mouvement et du rapport du corps à l'espace. Ce dernier rapport fut admirablement peint par l'incroyable danseur et chorégraphe Jean Robert Kiki (Burkina Faso) qui, à travers son spectacle présenté samedi dernier au Mondial, a su clamer la beauté du mouvement. Son approche se base sur une recherche du sens du temps qui s'écoule à travers un corps en mouvement, alternant les rythmes pour exprimer toute la complexité de l'essence humaine. Accompagné sur scène par le musicien Karim Ouedraogo, l'artiste s'est adressé avec son corps, ses énergies multiples, ses articulations et ses tensions, à un public nombreux... Se jouant d'un petit ballon, envahissant la scène avec des gestes tantôt secs et précis, tantôt hésitants ou encore lents, en suspens comme pour marquer un devenir. Le public en redemandait !