Par Sami AKRIMI A quelque chose malheur est bon. La énième croisade sioniste contre Gaza et les Palestiniens aura, au moins, permis d'élargir la liste des hypocrites... Que les gouvernants arabes soient lâches, complices ou traîtres, cela on le savait déjà. Le passé (on vous conseille vivement de lire l'excellent livre de Amine Maalouf, Les Croisades vues par les Arabes) et le présent le prouvent. L'avenir nous le confirmera. D'ailleurs, les peuples arabes n'ont aucune illusion là-dessus. Aujourd'hui plus qu'hier, dans la mesure où les révolutions et ceux qui s'en réclament n'ont pas bougé le petit doigt pour Gaza. Au moment même où l'on bombarde, où l'on tue et où l'on massacre dans cette minuscule bande de terre, surpeuplée, comptant 1 million et demi de «prisonniers», notre classe politique dîne chez l'ambassadeur des Etats-Unis, les émissaires israéliens reçoivent le feu vert des autorités égyptiennes, puis essaient d'imposer aux Palestiniens un cessez-le-feu humiliant, alors qu'«Al Jazeera» nous rejoue le mauvais film de la chaîne révolutionnaire, en tirant sur tout le monde (surtout l'Egypte et la Syrie) et en omettant le Qatar et les autres monarchies du Golfe. On zappe et on passe à autre chose... Mais la grande surprise de cet énième massacre (enfin si on est dans la naïveté), c'est l'absence totale de réaction des islamistes de tous bords. Pis encore, Daech a décrété que rien dans le Coran n'ordonne et n'autorise à faire la guerre aux sionistes. Pas de réaction non plus de Ansar Chariaâ, Ansar Assunna, Al Qaïda, Chabab Al moujahidin, etc. Amnésie totale. L'ennemi, les ennemis sont ailleurs. Les intérêts également. Le pouvoir et l'argent : voici les véritables enjeux, qu'on soit d'un côté ou de l'autre de la barrière. Les grandes causes, les grands principes, c'est un vulgaire fonds de commerce. Les peuples? Ils sont là pour être écrasés, ou alors, ils sont bons pour passer aux urnes et voter pour les plus puissants et les plus manipulateurs. Entre-temps, on manœuvre et l'on s'entend dans et sur notre dos; on s'entretue au Chaâmbi, en Syrie, en Libye, en Irak et en Egypte. On massacre à Gaza, on se gargarise de révolution arabe et on annonce le «Khilafat». La révolution, la vraie, n'a pas encore commencé!