Application défensive, envie de gagner, abattage et politique «anti-stars», les Sfaxiens ont retrouvé si vite leur sérieux En football, les grands joueurs à eux seuls ne font pas une équipe. Et à l'exception des génies qui portaient sur leurs épaules leurs équipes, les joueurs les plus talentueux, les stars les plus confirmées, ont besoin d'un entraîneur de calibre. Les grands joueurs, les joueurs de talent, quand ils sont ensemble sur un terrain, n'ont pas forcément le gage de tout gagner, s'il n'y a pas une structure de jeu, une répartition des rôles et surtout une façon de motiver et de mobiliser la somme des talents pour un but bien précis. C'est ça un grand entraîneur d'une équipe talentueuse : quelqu'un qui a une grande personnalité, capable de contenir ses joueurs et de gérer leurs tempéraments et leurs attitudes en faveur de l'équipe. Au CSS ce raissonnement est valable à 100%. Les joueurs du CSS, les plus talentueux sur le championnat sont si supérieurs à leurs homologues. Ils l'ont prouvé avec Ruud Krol et le prouvent aujourd'hui avec Troussier; ils ne l'ont pas prouvé en revanche avec Hamadi Daou, qui a tout perdu avec l'équipe. La comparaison Ce sont presque les mêmes joueurs qui sont utilisés par Daou et Troussier. Mais regardez bien comment les choses ont changé aussi vite. Le CSS est passé d'une équipe nonchalante et démotivée à la défense passoire, à une autre équipe soudée bien en place et surtout vigilante en défense (0 but encaissé dans les deux matchs de la Ligue des champions). Un joueur comme Youssufu, à la limite du catastrophique avant l'arrivée de Troussier, a vite retrouvé un sérieux et une correction dans l'effort. Youssufu, Maâloul, Ben Salah et Boulaâbi derrière le duo N'dong et Sassi, c'est la même composition mais que c'est différent ! Cela est dû à la grande expérience de Troussier qui n'a pas mis longtemps pour comprendre la mentalité au joueur sfaxien. Il a su remettre les «stars» à leur juste valeur, il a beaucoup travaillé le placement défensif et la couverture, il a mis son empreinte en lançant Louati et surtout Manser, joueur visionnaire qui a su donner à l'équipe une touche qui lui manquait. Le travail de Troussier a donné ses fruits parce qu'il s'est imposé comme vrai patron de l'équipe. Ben Youssef, Sassi ou Hannachi, savent maintenant qu'ils ne sont plus des joueurs intouchables. Ceci, contrairement à Hamadi Daou, qui a exercé pourtant avec Krol durant un long moment. Malheureusement, Daou n'aura pas bien saisi la chance d'entraîner une équipe aussi douée. On ne peut pas lui faire porter le chapeau à lui seul, mais il n'aura pas réussi à gérer toutes les épreuves. Ceci avec une nonchalance défensive qu'il n'a pas réussi à résoudre. Troussier a fait en un petit mois ce que Daou n'a pas fait pendant une saison !