Dimanche dernier, le théâtre de Hammamet accueillait les deux jeunes artistes tuniso-belges lors d'une soirée dédiée à la musique. Le concert, en deux parties, a été assuré par Karim Gharbi et Jawhar Basti devant une assistance clairsemée. Karim Gharbi, jeune musicien et interprète tunisien installé à Bruxelles, est accompagné de son quartet : clavier, clarinette, batterie et guitare électrique. Une voix expressive, puissante et colorée a offert au public, pendant la première partie de la soirée, des chansons qui parlent d'amour, d'aventures et de moments drôles... «Comme s'il fallait tout oublier» en fait partie : c'est une chanson nostalgique, qui a été suivie par d'autres titres, dans un style plus jazzy. Autre chanson, «Valley of love», nous transporte dans le jazz des années 50. Au menu, des chansons qui allient le rythme léger dansant et des paroles humoristiques aux chansons à textes engagés, qui portent de profonds messages à l'humanité. Seul au micro, sans musique, il a enchaîné ensuite avec une chanson romantique intitulée «Sur le sable». Karim Gharbi, lauréat du concours de la Biennale de la chanson française en 2010 et premier prix d'interprétation au concours «Le Mans Cité chanson», en 2009, est considéré aujourd'hui comme une vedette en Belgique. L'interprète, avec son style à la fois ironique et mélancolique, a su se créer une personnalité et une identité musicale, et présente avec sa troupe des chansons de différents styles: jazz, pop et rock and roll. «Poisson doré» est un morceau dédié à tous les disparus du bateau naufragé sur l'île de Lampedusa en octobre 2013. «C'est à eux que je dédie cette chanson ce soir», a déclaré l'artiste. Avant de céder la scène à Jawhar Basti, le chanteur a offert aux spectateurs une reprise de l'éternelle chanson de Hugues Aufrey «Céline» puis, de son cru, «Chaise longue, réveil heureux», dans le style funky. Auteur, compositeur et interprète, Jawhar Basti mêle les nouvelles tendances à la musique populaire. Il s'est fait connaître du public lors de sa participation à la pièce de théâtre Hobb Story , de Lotfi Achour. Depuis lors, le jeune artiste s'est inventé un style propre à lui. Les textes de ses chansons sont parfois absurdes, mêlant le surnaturel aux questions philosophiques. S'inspirant du mezoued et des tendances folk et rétro, Jawhar Basti, avec sa guitare et ses cinq musiciens, a proposé à l'auditoire des titres de blues, puisés dans son tout dernier album intitulé Kibla wa kobla. Ou encore Yahkiw ala wahid hâbit fi kaa el bir, suivi d'un autre morceau de Ali Riahi Ayech fi hobbek, dans un nouvel arrangement, ainsi que d'autres titres, à l'instar de habbouni wed dallalt... «Je vais vous présenter ce soir «Allamni », une chanson écrite il y a quelques années qui s'inspire de l'art populaire», déclare le chanteur avant d'offrir au public une nouvelle chanson racontant l'histoire d'un jeune homme qui chantait joyeusement lors d'un enterrement. L'artiste a choisi de clôturer sa prestation avec une berceuse qui relate un souvenir d'enfance et une toute dernière chanson qui traite de l'éternelle question, jamais résolue, celle de la vie et de la mort : Kalou el mout.