Darragi, Jouini et Mhirsi peinent à retrouver leurs repères L'Espérance est méconnaissable. C'est un fait. Le pire dans l'histoire est que le champion en titre entame mal la défense de son bien. Les trois premières journées ont été ponctuées par une défaite et deux matches nuls. Du jamais-vu dans l'histoire du club «sang et or». A la sortie du stade de Radès, les supporters étaient abasourdis. Ils étaient tous unanimes : on ne reconnaît plus les joueurs. Les fans du club ont raison. Les joueurs- cadres traînent les pieds depuis quelque temps déjà et l'élimination en Ligue des champions n'a fait qu'empirer les choses. Les séquelles physiques et mentales se ressentent sur le terrain. Le constat est là : bon nombre de joueurs sont épuisés et ont sérieusement besoin de se reposer, de prendre du recul et de méditer. Ils traînent les jambes au point qu'ils n'ont plus leur place... dans un club divisionnaire. Que dire de l'Espérance ! Darragi : un remplacement révélateur Depuis son retour de Suisse, Oussama Darragi coûte trop cher à l'EST sans qu'il ne donne le plus escompté. Son passage au FC Sion a été un fiasco. Idem pour N'Djeng. Si ce dernier n'a même pas figuré sur la liste des 18 lors du dernier match, le premier a été remplacé à la mi-temps. En 45 minutes de jeu, celui qu'on surnommait «Picasso» n'a été l'auteur que d'une seule action à la 4'. Un tir puissant, mais mal cadré. Puis plus rien. Khaled Ben Yahia avait raison de le faire sortir. Mais son suppléant, Mohamed Ali Mhedhebi, n'a pas été meilleur. Ce dernier donne l'impression de bouger sur le terrain mais en réalité, il gaspille trop d'énergie pour si peu d'efficacité. Mhedhebi a beaucoup de déchets dans son jeu. Son péché mignon est de trop conserver le ballon et son temps de réaction est relativement lent. Il doit apprendre à lever la tête lorsqu' il part en course. Mhedhebi doit comprendre une chose : il ne pratique pas l'athlétisme, mais joue au football, un sport collectif où on lève la tête pour voir le placement de ses coéquipiers. Comme ça, il ajustera mieux ses passes. Jouini : le geste de trop Si la cellule d'encadrement et d'accompagnement, dont Chedly Ben Slimène nous a parlé, doit s'occuper d'un cas, c'est bel et bien de celui de Haythem Jouini. Cet attaquant, pur produit de l'école espérantiste, va sur sa deuxième année chez les seniors et il n'a pas encore trouvé son chemin. Brouillon, Jouini a été peu utile pour ses coéquipiers. A l'image de son retourné à la 62' lorsque Akaichi lui remet la balle à la limite des 16 mètres. Jouini, servi sur un plateau, aurait dû temporiser et cadrer son tir et non pas balancer la balle dans les mains du portier adverse. Quant à Ahmed Akaichi, il doit revoir aussi son jeu. Lui qui fait plusieurs fois le plus difficile pour, au final, tirer une balle dans la nature. Cela dit, les joueurs-cadres de l'Espérance ont besoin d'un encadrement psychologique pour gérer l'échec en Ligue des champions. Les jambes sont lourdes et les têtes sont ailleurs. Un match nul à Bizerte, voire une défaite, serait la contre-performance de trop. Il est temps que tout le monde se remette sérieusement en question avant qu'il ne soit trop tard.