De notre envoyé spécial à New york Abdel Aziz HALI ... selon M. Ban Ki-moon Le SG de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a donné, hier, le coup d'envoi officiel des travaux de la 69e session de l'Assemblée générale. « Chaque année, à cette époque, l'espérance remplit cette salle: l'espoir énoncé dans la Charte des Nations unies; les espoirs des dirigeants qui parlent de cette tribune; les espoirs des gens à travers le monde qui entendent ces promesses», a-t-il déclaré lors son allocution d'ouverture. Il a ajouté : «Cette année, l'horizon de l'espérance est obscurcie. Nos cœurs sont très lourds par des actes innommables et la mort d'innocents. Les fantômes de la Guerre froide sont retournés à hanter notre époque. Nous avons vu comment la situation a débouché vers le pire dans les pays du Printemps arabe». La recrudescence du nombre de réfugiés, de personnes déplacées et de demandeurs d'asile a été signalée par M. Ban Ki-moon. Selon lui, « il y n'y a jamais eu autant depuis la fin de la Seconde guerre mondiale » et « jamais auparavant l'Organisation des Nations unies » n'a été sollicitée autant pour des aides alimentaires et fournitures de sauvetage. « La diplomatie est sur la défensive, minée par ceux qui croient en la violence. La diversité est prise d'assaut par des extrémistes qui insistent sur le fait que leur voie est la seule issue. Le désarmement est considéré comme un rêve lointain, saboté par des profiteurs de guerre perpétuelle. » , a-t-il renchéri. Pour le secrétaire général de la plus grande organisation internationale, l'année 2014 restera dans les annales en la qualifiant de « terrible pour les principes consacrés dans la Charte des Nations unies ». L'Ebola, un mal à éradiquer Toujours selon M. Ban, la situation sur notre planète « peut sembler comme si le monde est en train de s'effondrer », les crises continuent de s'accumuler et la propagation des maladies n'a cessé de gagner du terrain comme c'est le cas avec l'épidémie de l'Ebola en Afrique. « L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest est une crise sans précédent. C'est pourquoi j'ai mis en place une opération de santé sans précédent — la Mission des Nations unies pour les interventions d'urgence Ebola — (Unmeer) pour mobiliser toutes les ressources nécessaires pour renforcer le travail accompli par les pays et les communautés affectées. », a-t-il annoncé. Il a renchéri : « La mission combine l'expertise de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avec les capacités logistiques des Nations unies. Il y a deux jours, le personnel de l'Unmeer a débarqué au Ghana pour établir le siège de la Mission. La communauté internationale se mobilise pour aider les agents de santé locaux». M. Ban a aussi insisté que la communauté internationale « devrait aussi lutter contre le virus de la peur et la désinformation ». Selon lui, l'interdiction de voyage ou de transport n'est pas la solution. « Grâce au leadership et à la solidarité, nous pouvons aider le peuple de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone contre cette épidémie pour retrouver enfin le chemin vers un avenir meilleur», a-t-il ajouté. Des conflits partout Pour ce qui est du dossier palestinien est revenu sur le dernier conflit qui a opposé Israël au Hamas dans la bande de Gaza qu'il a qualifié de « tragédie » « Le clivage entre Palestiniens et Israéliens » semble, selon lui, avoir sombré dans des profondeurs abyssales où une solution de deux Etats coexistant côte à côte a été renvoyé aux calendes grecques. Idem pour l'Ukraine dont la situation à l'Est demeure instable ou bien au Soudan du Sud où la lutte pour le pouvoir a exposé des millions à la famine et tué plusieurs milliers de personnes, a-t-il fait savoir. Toujours en Afrique, M. Ban a jeté aussi les feux des projecteurs sur la guerre civile qui déchire la République centrafricaine. Il a aussi rappelé que le Mali et le Sahel continuent d'être déstabilisés par le terrorisme, le trafic de drogue et le crime organisé. « En Somalie, une coalition d'Etats africains affronte le groupe terroriste des Chabab. Au Nigéria, Boko Haram poursuit de plus belle sa campagne sanguinaire, dont les conséquences sont terribles pour les femmes et les filles. », a-t-il renchéri. La menace de Daech Pour ce qui est de la situation en Irak et en Syrie, a souligné l'émergence de l'Etat Islamique (dit Daech en arabe)qui par sa barbarie menace la stabilité de toute une région. « Alors que les dirigeants musulmans du monde entier ont déclaré à plusieurs reprises, il n'y a rien d'islamique dans les organisations terroristes des ravages dans la région. Ces groupes extrémistes sont une menace claire pour la paix et la sécurité internationales qui nécessite une réponse internationale aux multiples facettes. », a-t-il ajouté. Selon le chef de l'ONU, la communauté internationale a besoin de « mesures décisives » pour mettre fin aux « atrocités » et des « discussions franches ». « Les habitants de la région ont été forcés de marcher sur les tessons de la mauvaise gouvernance et de mauvaises décisions qui ont échoué à respecter le droit international et les droits humains fondamentaux. », a-t-il précisé. Il a renchéri : « Partout dans le monde la fragilité des Etats et des institutions n'a jamais été plus évidente. Certains ont été creusés par la corruption; d'autres ont adopté des politiques d'exclusion qui conduisent les victimes à la colère, le désespoir et la violence. Les Etats doivent assumer leurs responsabilités de gouverner - et gouverner pour tous les peuples». Les Droits de l'Homme « attaqués » D'après M. Ban, la communauté internationale a besoin d'être sensibilisée de façon similaire à la valeur des droits de l'Homme car ces dernières et « l'Etat de droit sont attaqués» partout dans le monde, a-t-il affirmé. « Et comme un mécanisme d'alerte précoce, j'exhorte les Etats membres à s'acquitter de leurs responsabilités envers leurs populations. Les Etats doivent également être ouverts à discuter de leurs propres vulnérabilités... Nous devons faire beaucoup plus pour anticiper les problèmes et parvenir à un consensus politique au début», a déclaré M. Ban Ki-moon Pour mieux répondre aux défis qui font face à la population mondiale, le Secrétaire général de l'ONU a appelé à «un examen des opérations de paix des Nations unies» et il a annoncé la nomination d'«une commission d'examen de haut niveau» dans les prochaines semaines . «Nous affrontons aujourd'hui des défis croissants..., l'ONU doit répondre à l'appel» des populations, a conclu le Secrétaire général de l'ONU avant de céder la parole aux dirigeants qui lui ont succédé à la tribune hier, dont Barack Obama, Abdelfattah al-Sissi, le président français François Hollande, etc. En attendant l'intervention du président provisoire de la République tunisienne, M. Mohamed Moncef Marzouki.