Notre souhait est de voir l'équipe prendre un peu plus de risque devant En 2014, revenir dans le match et battre le Botswana est devenu une source de réjouissance. C'est que notre football est descendu si bas ces dernières années. Entamer donc les éliminatoires de la CAN avec une victoire au détriment du Botswana, alors que deux ans plus tôt, sous la houlette de Bertrand Marchand, nous avons perdu lamentablement, les supporters et même les observateurs les plus avertis ne peuvent qu'applaudir. Certes, il y a eu des défaillances d'ordre tactique et technique, mais la fougue et l'engagement affichés par nos joueurs sont salutaires. Un autre bon point est à noter : l'équipe de Tunisie a retrouvé son public après dix ans de divorce non proclamé. Contre l'Egypte, au Caire, les Tunisiens ont affiché le même engagement sur le terrain et ont ramené une deuxième victoire d'affilée qui leur a permis de partager le leadership avec les Sénégalais. L'essentiel est fait, mais... A Dakar, on s'attendait à un saut qualitatif. Rien de tel. Optant pour le bloc bas, les Tunisiens se sont contentés de défendre, prenant un gros risque, particulièrement durant la deuxième mi-temps. Contrairement aux deux premières rencontres lors desquelles ils ont fait le jeu, nos internationaux ont brillé par leur absence dans la zone de réparation adverse. Et les carences offensives, cachées par les deux premiers résultats, sont apparues au grand jour. En trois matches, Georges Leekens n'a pas réussi à rectifier le tir en matière d'animation offensive. Contre le Sénégal, Hamza Mathlouthi est resté encore une fois isolé dans les 30 derniers mètres. Et contrairement aux deux précédentes sorties, nous n'avons pas pu compter sur les exploits individuels de Khazri et Chikhaoui. Le premier a été empêché par Jemaâ de tirer un coup franc direct pour balancer une balle dans la nature. Quant à Chikhaoui, il était dans un jour sans et Leekens aurait dû le remplacer à la mi-temps. Mais le technicien belge semble préférer le laisser jouer et l'utiliser dans les duels aériens, mais en phase défensive. Alertes médicales ! Tout au long des 72 heures qui ont précédé le match aller, nous avons été bombardés d'alertes médicales. A chaque fois, on nous annonce qu'un joueur s'est blessé. Et à chaque fois, on nous dit qu'il est récupérable. Bilel Mohsni, Fakhreddine Ben Youssef et Amine Chermiti : les noms de ces joueurs ont circulé, histoire de nous dire que l'infirmerie ne désemplit pas. C'est comme si on nous préparait au scénario du match aller. Leekens ne disposait pas de toutes les cartes en règle et on ne pouvait que nous réjouir du nul ramené de Dakar. Le sélectionneur a-t-il caché son jeu lors de la confrontation aller contre le Sénégal ? Nous aimerions bien le croire. Les Tunisiens doivent revoir leur copie. On attend toujours de voir le cachet que compte donner Leekens à la sélection. Nous aimerions voir notre onze national prendre plus de risque devant. Car même si on opte pour le bloc bas en phase défensive, il faut avoir les arguments nécessaires pour pouvoir jouer le bloc mobile lorsqu'on joue l'offensive, ou aligner des attaquants de couloir capables de créer le danger sur les contre-attaques. Leekens n'alignera sans doute pas le même onze de départ du match aller. Saber Khélifa n'a pas tout dévoilé à Dakar. Wahbi Khazri doit retrouver les sensations qu'on lui a connues lors des premières sorties, face au Botswana et à l'Egypte. Bref, nous aimerions voir une équipe de Tunisie plus audacieuse, qui sait créer le jeu, prendre des risques, sans se découvrir.