Les observateurs représentant les candidats ayant échoué au premier tour de la présidentielle ne seront pas de la partie le 21 décembre. L'Isie a décidé que seuls ceux portant un badge au nom de Caïd Essebsi et Moncef Marzouki seront autorisés à accéder aux bureaux et centres de vote Il semble que la polémique qui oppose Nida Tounès à Ennahdha à propos du sens de la neutralité lors du second tour de l'élection présidentielle prévu le 21 décembre a poussé l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) à prendre la décision selon laquelle seuls les observateurs accrédités au nom de Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki seront autorisés à accéder aux bureaux et aux centres de vote et à assister à l'opération électorale durant toutes ses phases, du vote à la proclamation des résultats en passant par le dépouillement des bulletins de vote et la rédaction des procès-verbaux relatifs à chaque bureau et centre de vote. En plus clair, les observateurs représentant les candidats tombés au premier tour de la présidentielle et ceux qui ont suivi le vote le 23 novembre dernier sans que le parti dont ils portent le nom sur leur badge d'accréditation ait de candidat ne seront pas autorisés par les chefs des bureaux et des centres de vote à y accéder. Finalement, l'Isie a accédé à la demande de Nida Tounès d'interdire aux observateurs d'Ennahdha d'être présents le 21 décembre dans les bureaux et centres de vote dans la mesure où leur parti n'a pas de candidat à la présidentielle. Une source informée auprès de l'Isie confie à La Presse : «Nous sommes déterminés à ce que l'erreur commise le 23 novembre dernier, quand des milliers d'observateurs d'Ennahdha ont investi les bureaux et centres de vote, ne se reproduise pas. La loi sera appliquée avec rigueur et fermeté. Notre décision ne vise pas exclusivement les observateurs accrédités au nom d'Ennahdha. Elle touche tous les observateurs disposant d'un badge d'accréditation au nom d'un parti politique dont le candidat à la présidentielle a échoué au premier tour de la présidentielle». Les observateurs du Congrès pour la République (CPR) sont-ils concernés par cette mesure ? «Oui, ils ne seront pas autorisés à entrer dans les bureaux et centres de vote puisque le candidat Moncef Marzouki que le CPR soutient officiellement s'est présenté en tant que candidat indépendant et non en tant que candidat du CPR. Idem pour les observateurs des autres partis politiques à l'instar d'Al Moubadara, d'Afek Tounès ou de l'Union patriotique libre qui ont annoncé leur soutien au candidat Béji Caïd Essebsi, se proclamant le candidat de tous les Tunisiens mais qui demeure légalement le candidat de Nida Tounès», ajoute la même source. On apprend dans le même ordre d'idées que les candidats Moncef Marzouki et Béji Caïd Essebsi ont envoyé des correspondances à l'Isie lui demandant de leur accorder de nouvelles accréditations d'observateurs sur la base de nouveaux dossiers. «Pour le moment, l'Isie ne s'est pas prononcée sur le nombre des accréditations supplémentaires exigées par Essebsi et Marzouki», relève notre source. Il est à préciser que les observateurs tunisiens ou étrangers représentant les associations d'observation du processus électoral ayant participé aux rendez-vous du 26 octobre et du 23 novembre derniers seront autorisés à accomplir leur mission normalement puisque la nouvelle mesure prise par l'Isie ne les concerne pas.