Près de 100 mille hommes (entre policiers et soldats) feront barrage aux terroristes, pour garantir un bon déroulement, ce dimanche, de la présidentielle. Mission difficile mais pas impossible Une centaine de milliers d'hommes représentant les corps de la Police, de la Garde nationale, de l'Armée, de la Douane, de la protection civile et des services pénitentiaires formeront l'ossature de l'armada mobilisée par l'Etat, pour garantir le bon déroulement du scrutin. Arithmétiquement, on constate une nette progression de ce nombre par rapport à celui du premier tour de la présidentielle qui oscillait entre 70 et 80 mille hommes. En réalité, cette hausse subite n'a rien de particulièrement surprenant, étant donné la montée continue des menaces terroristes proférées par les milices takfiristes, à partir de la Syrie, de l'Irak, de la Libye et de l'Algérie. Le plus inquiétant est qu'outre la persistance de ces menaces renforcées par la fameuse vidéo diffusée récemment par le tristement célèbre Aboubaker Al-Hakim (un des assassins de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi), on est conscient aux ministères de l'Intérieur et de la Défense que le danger pourrait venir également de deux autres terrains, à savoir les cellules dormantes et nos frontières avec l'Algérie et la Libye. Or, s'il est réconfortant de relever que ces frontières n'ont jamais été aussi cadenassées comme elles le sont aujourd'hui, le casse-tête demeure cependant entier pour les cellules dormantes dont on ignore hélas encore tant le nombre et l'emplacement que le secret de leur «invincibilité» qui perdure. Et l'on sait, bien sûr, que dans les traditions de combat de la nébuleuse de par le monde, c'est de ces cellules que tout le danger vient. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les informations collectées, ces jours-ci, par nos services de renseignements auprès de leurs homologues algériens et occidentaux font état d'«ordres donnés d'en haut à ces cellules pour rompre le silence et passer à l'action», dans la sombre perspective de gâcher la fête du scrutin de la présidentielle. Dans la foulée, de nouvelles zones d'ombre ont surgi dernièrement, avec la découverte, dans certaines régions du pays, d'armes (kalachnikovs, RPG, CD...) dont on ignore encore aussi bien la provenance que l'identité des propriétaires. Cela sans compter les révélations éventées par des sources sécuritaires quant à l'incursion de jihadistes dans le territoire tunisien, via la frontière avec l'Algérie. Sur le qui-vive Il va sans dire que toutes ces menaces potentielles, prises très au sérieux, sont dans le collimateur de nos forces de sécurité et de l'armée qui sont en train de les «gérer» de jour comme de nuit, et partout où la nécessité exige la descente. Le tout dans le cadre d'un plan préventif apparemment des plus rigoureux : quadrillage des frontières, barrages policiers à perte de vue, survol non-stop de l'espace aérien, mobilisation de l'élite de nos experts en terrorisme, fermeture (jusqu'à mercredi) des postes frontaliers de Ras Jedir et Dhehiba, intensification des opérations de contrôle des papiers et des véhicules, limitation des horaires de fonctionnement des bureaux de vote dans les régions à haut risque (Le Kef, Jendouba, Kasserine, Gafsa, Sidi Bouzid, Kébili...), interdiction de la circulation routière aux environs des centres de vote, imposition du régime de 14 heures de travail aux 100 mille hommes mobilisés pour les besoins de la cause. Autant de mesures de sécurité exceptionnelles tout à fait rassurantes. Une... triste nouvelle donc pour les terroristes, mais aussi une incitation idoine à toute la population pour aller aux urnes. Alors, votez, ils feront chou blanc. Inchallah.