La destruction par l'armée nationale de trois véhicules bourrés d'armes dans l'extrême Sud tunisien relance la question de la sécurisation de nos frontières avec la Libye et interpelle sur les plans élaborés par les autorités pour endiguer le fléau du trafic d'armes et prévenir les menaces terroristes. Car, il y a mille raisons de s'inquiéter. La Libye est devenue un véritable arsenal à ciel ouvert et l'un des plus juteux marchés d'armes dans le monde. Elle est, de ce fait, la destination toute indiquée des réseaux terroristes actifs de la région pour s'y approvisionner et faire passer leur « marchandise », à travers les circuits clandestins où la Tunisie sert souvent de terre de transit. Il y a des raisons de croire que les camions neutralisés, se dirigeaient vers l'Algérie et leurs armes destinées à Al Qaïda au Maghreb islamique. Ce convoi aurait pu tromper la vigilance de nos forces armées et peut-être rester sur le sol tunisien pour approvisionner des cellules dormantes de cette organisation terroriste qui met la Tunisie dans son point de mire. La menace terroriste est, donc, réelle d'autant plus que le salafisme violent gagne du terrain et se manifeste avec force et arrogance. La vigilance et la préparation de nos forces armées et intérieures doivent être à la mesure de l'ampleur du danger. Elles nécessitent l'élaboration de plans efficaces et performants et une collaboration étroite avec l'Algérie voisine, forte d'une grande expérience dans la lutte contre le terrorisme, en attendant un retour au calme en Libye et la fin de l'état d'anarchie et de désordre.