Les entreprises publiques, qui engrangeaient des recettes budgétaires de l'ordre de 1.1 milliard de dollars en 2010, ont affiché en 2013 des déficits cumulés de trois milliards de dollars, désormais imputés sur le budget de l'Etat La restructuration des entreprises publiques sera sans aucun doute un véritable casse-tête pour le prochain gouvernement. La résistance syndicale, très puissante au sein de ces sociétés, et la lourdeur de l'administration ne sont pas en mesure de faciliter tout processus de changement et pour celle implantée dans les régions intérieures, tout plan de restructuration suscitera la colère de la population locale. Mais cette restructuration s'impose. En effet, les entreprises publiques, qui engrangeaient des recettes budgétaires de l'ordre de 1.1 milliard de dollars en 2010, ont affiché en 2013 des déficits cumulés de trois milliards de dollars, désormais imputés sur le budget de l'Etat. Et si rien n'est fait pour rétablir la situation financière et organisationnelle de ces anciens fleurons de l'économie nationale, des scénarios, des plus sombres, sont à prévoir. Et c'est dans ce cadre que cette thématique a été placée au centre des préoccupations de certains partis politiques, nos prochains gouvernants, après qu'elle a été évoquée lors du Dialogue national. Bien que les difficultés de ces entreprises se ressemblent, à première vue, les options de salut ne sont pas les mêmes. Entre privatisation, renforcement des capitaux propres, restructuration... le sort de ces entreprises reste tributaire de l'approche adoptée par la prochaine équipe gouvernante et la couleur du groupe parlementaire au sein du Conseil des représentants du peuple. Les entreprises publiques ont payé la note des politiques publiques C'est depuis toujours que ces entreprises économiques encaissent les coûts des politiques publiques. D'ailleurs, la Steg ou la Sonede lançaient des travaux d'élargissement de leurs réseaux de distribution d'électricité et d'eau potable sans prendre en considération la rentabilité de ces réalisations en vue d'améliorer le bien-être des citoyens ou désenclaver certaines zones, et parfois pour des raisons purement politiques. A cet égard, la compensation de cette contreperformance économique est à résorber par des fonds publics. Dans ce même ordre d'idées, la tarification réduite imposée aux sociétés de transport en commun est de nature à générer des pertes. Les prix ne sont pas assez élevés pour subvenir aux charges inhérentes à l'exploitation. Dans ce cadre, la révision du système de subvention du transport pourrait apporter de meilleurs résultats. En effet, appliquer la vérité des prix des transports permet une saine concurrence entre l'opérateur public et ceux privés. D'où les prix auront tendance à baisser grâce à cette dynamique du marché. Cette tendance sera consolidée par le passager, qui, par son choix du transporteur, fait jouer la concurrence. Et pour le subventionner, il suffit de lui verser directement une enveloppe de subvention qu'il est supposé gérer à bon escient, selon ses besoins réels. Par ailleurs, les effets collatéraux de la révolution ont pesé lourd sur ces entreprises. Outre la baisse de l'activité, elles ont été plombées par des vagues de recrutements massifs entraînées par des revendications sociales plutôt que des besoins d'exploitation. Il convient de rappeler que la Compagnie des Phosphates de Gafsa compte trois fois plus de personnel qu'en 2010, passant de neuf mille à plus de trente mille. Tunisair et la Steg sont également des illustrations éloquentes de l'amplification de la taille du personnel. Pis, la masse salariale évolue plus rapidement que l'effectif, d'où l'amplification de la rubrique des charges du personnel.