On attend toujours que Béji Caïd Essebsi annonce officiellement sa décision de quitter la présidence de Nida Tounès. L'article 76 de la Constitution est clair : il ne prêtera serment qu'après avoir prononcé la phrase que tout le monde attend Le nouveau président de la République, Béji Caïd Essebsi, semble avoir choisi de laisser perdurer le suspense jusqu'au dernier moment à propos de l'annonce officielle de sa démission du poste de président de Nida Tounès. «Le dernier moment peut signifier, selon Jawher Ben M'barek, enseignant universitaire de droit constitutionnel et coordinateur général du réseau Doustourna, la possibilité pour Essebsi de faire part de sa démission aujourd'hui, mercredi 31 décembre, au sein même de l'hémicycle du Bardo devant les députés avant de prêter serment en tant que nouveau chef de l'Etat. En tout état de cause, il ne pourra prêter serment comme le stipule la Constitution dans son article 76 qu'après avoir démissionné officiellement de la présidence de Nida Tounès». Essebsi est-il obligé de communiquer à l'opinion publique sa démission ? «Rien dans la Constitution ne l'oblige à le faire. Il peut publier sa décision sur le site Internet de son parti ou en faire part au président de l'Assemblée des représentants du peuple à la dernière minute et dans tous les cas avant qu'il ne soit invité aujourd'hui par le président de l'Assemblée à prêter serment», ajoute-t-il. En d'autres termes, les députés peuvent entamer, aujourd'hui, leur séance extraordinaire sans savoir auparavant qu'Essebsi a déjà quitté Nida Tounès. Ils attendront comme tout le monde la fameuse phrase tant attendue et qui serait prononcée par le président de l'ARP. Et dans tous les cas, la parole sera cédée à Essebsi pour prêter serment, ni plus ni moins. Du côté de Nida Tounès, personne ne sait (jusqu'à hier vers 18h30) quand le président du parti allait prononcer la phrase tant attendue. Plus encore, le silence reste total quant à la personnalité qui va lui succéder à la présidence du parti en attendant la tenue du premier congrès du mouvement prévu en juin 2015. Certains analystes soutiennent que «la guerre de succession bat son plein au sein de Nida Tounès et qu'on pourrait s'acheminer vers une direction collégiale qui gérera les affaires du parti jusqu'à la tenue du congrès».