Cette structure devant être composée de la vieille garde de la sûreté nationale pourrait mettre sa riche expérience au service de la lutte contre le terrorisme en Tunisie En Occident, que n'a-t-on pas fait pour booster la lutte contre le terrorisme : augmentation rampante des dépenses, mise en place de nouvelles structures sécuritaires, intensification de la vigilance aux postes frontaliers, hausse vertigineuse du nombre des descentes policières et des patrouilles chargées du contrôle d'identité et de la fouille des véhicules, et nous en passons. Dernière trouvaille dans cette quête désespérée d'un surplus d'efficience : le rappel de la vieille garde composée des retraités des ministères de l'Intérieur et de la Défense. Ceux-là mêmes auxquels on a recours, non par nostalgie ou par manque d'effectifs, mais tout simplement pour leur riche expérience, fruit d'un long parcours dans ces deux départements. Les Etats-Unis, qui furent les premiers à y avoir pensé, avant que leur «découverte» ne fasse tache d'huile dans le reste des pays occidentaux, n'en comptent plus aujourd'hui les dividendes, quand on sait que ce «conseil des sages» a tôt fait d'apporter le plus escompté. En ce sens que cette équipe de vétérans rajeunis de 30 ans a pu élaborer des études stratégiques et prévisionnelles si percutantes qu'elles ont été d'une utilité certaine au Pentagone, par CIA et FBI interposés. En France également, l'expérience vient de renaître de ses cendres, ce qui a donné un coup de fouet au rendement des redoutables services de renseignements de la DST (Direction de la surveillance du territoire). En quête d'agressivité Dès lors, on ne perdrait rien à y penser chez nous. D'abord, parce que tous les moyens sont bons pour améliorer un score sécuritaire. Ensuite, parce que la Tunisie et l'Occident sont embarqués dans un même combat, à savoir la lutte contre le terrorisme. Enfin, parce que ce ne sont pas les vieux routiers en la matière qui nous manquent. Et là, nous faisions allusion à notre élite retraitée composée d'éminents experts chevronnés dans le domaine de la sûreté nationale. Un domaine auquel ils ont tout donné dans les années 70-80-90, à l'époque où, dans nos murs, on ne parlait jamais d'insécurité, ni même de terrorisme. Une belle époque au cours de laquelle la vieille garde du ministère de l'Intérieur accumulait les lauriers, et collectionnait même les lettres de noblesse à l'étranger, à la faveur d'une contribution efficace aux efforts onusiens visant le rétablissement de l'ordre dans les pays en proie à l'instabilité, outre des relations privilégiées avec les plus célèbres agences de renseignements occidentales. Au point, souvenons-nous-en, que la Tunisie n'a même pas souffert de la pourtant féroce guerre civile qui avait embrasé l'Algérie dans les années 90. Autant dire que rappeler la vieille garde entre dans la logique des choses. Le nouveau secrétaire d'Etat à la Sûreté, Rafik Chelli, est le premier à ne pas dire le contraire. Lui qui y faisait partie, pour avoir roulé sa bosse dans tous les services névralgiques du ministère de l'Intérieur, avant de prendre sa retraite. Le flanquer aujourd'hui d'un «conseil des sages» composé de ses anciens camarades de combat lui apporterait le plus, voire cela lui donnerait des ailes. En Occident, faut-il le rappeler, on l'a fait, et, mine de rien, bien fait. Pourquoi pas chez nous ? Un nouveau porte-parole ? Ne finissons pas avec le volet sécuritaire sans annoncer l'imminente nomination d'un nouveau porte-parole du ministère de l'Intérieur, en remplacement de Mohamed Ali Laroui, pressenti au Qatar en tant qu'enseignant.