En dépit d'un plan de vigilance d'une ampleur sans précédent, il est bizarre de constater que des édifices publics sont encore mal gardés ! L'on sait que l'attentat du musée du Bardo a été immédiatement suivi de la prise d'une batterie de mesures de sécurité exceptionnelles ? D'abord dans les villes où on n'a jamais compté autant de policiers, autant de patrouilles de surveillance, autant de descentes, autant d'opérations de contrôle d'identité et de fouille des véhicules et autant de présence musclée devant les édifices publics et les chancelleries étrangères. Ensuite, dans les régions montagneuses du pays où les opérations de ratissage, de pilonnage et de bombardement aérien ont presque triplé d'intensité. Enfin, aux frontières avec l'Algérie et la Libye où tout passager est désormais «condamné» à mettre des heures et des heures (au lieu de quelques minutes) pour accomplir des formalités douanières et policières de plus en plus rigoureuses, serrées et longues. Des endroits aussi sensibles que les ministères de l'Intérieur et de la Défense, les ambassades occidentales (USA et France notamment), les prisons, les aéroports, les casernes et évidemment le musée du Bardo sont devenus pratiquement inaccessibles. Le tout parachevé par la réapparition, de plus en plus imposante, des soldats. Parce que les menaces persistent Ce décor, qui a tout du paysage d'un pays pleinement installé dans la guerre, a quand même de quoi rassurer les touristes, galvaniser le moral de la population et dissuader les terroristes. Cependant, il nous a été donné de constater, non sans étonnement, que cet exceptionnel plan de vigilance et de prévention n'a pas encore, ô bizarrerie, fait tache d'huile dans certains lieux restés pas ou mal gardés, tels que des hôtels, des complexes indusrtriels, des hôpitaux, des restaurants, des bars, de grandes surfaces, des cafés, des usines, des établissements scolaires et universitaires, etc. Ici et là, le constat est désespérément amer, voire «révoltant». Pas de présence conséquente d'agents de l'ordre, entrées et sorties sans fouille systématique, agents de sécurité privés inexpérimentés ! Et dire que tous ces sites, qu'on le veuille ou pas, restent potentiellement exposés aux menaces terroristes. Et on en a fait l'amère expérience récemment au musée du Bardo. Et pour éviter un remake de ce douloureux attentat, ne faudra-t-il pas s'empresser de rectifier le tir, étant donné que la prévention est mère de sûreté ?