Cela reviendra à mettre en place, d'ici 2025, 36.000 nouveaux branchements ruraux, ce qui correspond à un investissement annuel de 270 millions de dinars, soit 2,700 milliards de dinars au total La Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede) a procédé récemment à une étude financée par l'Agence française de développement (AFD), afin d'évaluer l'actuel système de distribution d'eau potable dans les zones rurales qui a commencé à montrer ses limites. C'est grâce à un système combiné conjuguant les branchements individuels mis en place par la Sonede et les bornes fontaines installées par les groupements de développement agricole (GDA) que le taux de desserte en eau potable a pu être généralisé, depuis les années 70, à pratiquement la totalité des zones rurales. Sauf qu'aujourd'hui, il n'arrange plus les habitants vivant dans ces zones pour plusieurs raisons, selon la récente étude qui a été effectuée sur le terrain par la Sonede et dont les conclusions ont été présentées au cours d'une conférence qui s'est tenue, hier, dans un hôtel de la place. En effet, les facteurs remettant en question ce modèle dualiste sont nombreux : la proportion croissante des espaces intermédiaires, la distinction de moins en moins claire entre les zones communales et les zones non communales, la communalisation progressive de l'ensemble des zones du territoire et les problèmes relatifs au dimensionnement des ouvrages de génie rural gérés par les GDA posent le problème de l'efficacité de ce système combiné de moins en moins adapté à la nouvelle division géographique du territoire. L'évaluation du système de gestion de l'eau potable en milieu rural a permis à la Sonede d'en relever les limites et de dresser de nouveaux scénarios basés sur un modèle d'alimentation en eau potable qui répond mieux aux besoins des zones rurales. Investissements lourds Plutôt que de changer radicalement de modèle d'alimentation en eau potable, la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux a fait le choix de procéder par étapes. Un des scénarios proposés serait, sur le court terme, d'améliorer et de renforcer les branchements individuels mis en place par la société, tout en consolidant les actions réussies des GDA. Ensuite, la Sonede généralisera progressivement les branchements individuels à l'ensemble du territoire; un nouveau modèle de gestion qui devra logiquement s'accompagner d'une politique de décentralisation progressive des services de la société dans les communes, qui seront appelées à fonctionner de façon autonome en matière de gestion de l'eau potable en milieu rural. Le nouveau schéma de réorganisation du système d'alimentation en eau potable dans les zones rurales qui est en train d'être mis en place progressivement par la société s'articule autour de deux grands objectifs qui ne verront le jour qu'à l'horizon 2025, à savoir le transfert complet des systèmes complexes d'alimentation gérés par les GDA vers la Sonede et l'éventuelle possibilité d'établir un partenariat avec le secteur privé pour assurer une bonne qualité des services de la société dans les zones communales. La société a, d'ores et déjà, calculé ce que cela lui coûtera en termes d'investissements. En effet, d'ici 2025, 1,8 million de personnes vivant dans des zones rurales et n'étant pas branchées au réseau de la Société devront être desservies par la Sonede, ce qui reviendra à mettre en place 36.000 nouveaux branchements ruraux, correspondant d'ici 2025 à un investissement annuel de 270 millions de dinars, soit 2,700 milliards de dinars au total. Afin de veiller au bon fonctionnement de ce futur système, un organe décisionnel de régulation sera mis en place pour coordonner et valider les décisions relatives aux divers aspects liés à sa mise en place (aspect institutionnel, technique, économique et financier...).