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Mondial 2022 à Qatar: La Coupe du monde de tous les records et de toutes les controverses
Publié dans Leaders le 10 - 11 - 2022

Par Samy Ghorbal pour Leaders - Le pays hôte a consenti un effort d'investissement colossal. Le chiffre de 220 milliards de dollars est avancé. Vertigineux, il a prêté à polémique. Encore faut-il là aussi remettre les choses dans leur contexte. Le budget alloué à la construction ou à l'embellissement des huit stades ultramodernes ne représente qu'une petite fraction de cet ensemble. L'essentiel est allé aux infrastructures de transport, aux nouvelles lignes de métro, et à la ville nouvelle de Lusail.
Les travaux ont subi une inflation des coûts considérable, liée, entre autres, au blocus imposé pendant trois ans par l'Arabie Saoudite, les Emirats et le Bahreïn, sans parler des perturbations occasionnées par la pandémie, qui a désorganisé le commerce mondial. Être au rendez-vous, dans ces conditions, représente déjà en soi un accomplissement. Le Qatar, qui a connu un développement fulgurant depuis l'entrée en service des immenses champs gaziers qu'il partage avec l'Iran, au milieu des années 1990, veut faire de cette Coupe du monde une vitrine de sa réussite. Il n'a pas lésiné sur les moyens. Cette ostentation semble aujourd'hui révulser l'Occident, pourtant friand de grands contrats - les entreprises françaises ont construit le métro et une partie des stades. Ce n'est pas une singularité qatarie. Elle est pratiquée avec la même intensité partout ailleurs dans le Golfe, de Dubaï à Riyad, en passant par Neom, la ville nouvelle saoudienne de 170 kilomètres (!) rêvée par Mohamed Ben Salman dans le cadre de sa «vision 2030».
En réalité, du point de vue urbanistique comme économique, les Qataris ont voulu se servir de l'effet mobilisateur de la Coupe du monde pour accélérer leurs projets de développement, et poser les bases de leur prospérité des décennies à venir. Là non plus, cette démarche n'a rien d'inédit. Tokyo, en 1964, Montréal, avec moins de réussite, en 1976, et Barcelone, avec un succès éclatant, en 1992, ont utilisé les Jeux Olympiques pour réinventer l'espace urbain, et gagner en attractivité. Mais ni le Japon, ni le Canada, ni l'Espagne n'ont été, à l'époque, confrontés à autant de critiques et de vents contraires que le Qatar. Un peu partout en Europe, les appels bruyants à boycotter la Coupe du monde se sont multipliés, à l'initiative d'ONG environnementales et de défense des droits humains. Depuis plusieurs semaines, médias et politiques (de gauche) se livrent à une véritable campagne de «Qatar bashing». En cause, la situation des droits de l'homme, et particulièrement celle des travailleurs migrants.
Le problème, que les autorités qataries n'ont d'ailleurs pas cherché à nier puisqu'elles ont autorisé les ONG à enquêter sur place, est réel. Et il est commun à l'ensemble des pays du Golfe, qui ont longtemps pratiqué ou pratiquent encore la politique de la kafala, une notion très approximativement traduite par «sponsoring», qui consiste en fait pour les employeurs à priver les travailleurs migrants de leurs passeports. Doha l'a entièrement abolie en 2020. Insuffisant pour les ONG, qui dénoncent une «hécatombe» sur les chantiers de la Coupe du monde. Jeté sans autre forme de procès dans le débat public, le chiffre vertigineux de 6 500 morts a fini, à force de répétition, par prendre des allures de vérité indiscutable. En réalité, ce «comptage» correspond au nombre total de décès, toutes causes et tous âges confondus, dénombrés au Qatar entre 2010 et 2020) pour les ressortissants de cinq pays du sous-continent indien (Pakistan, Inde, Népal, Sri Lanka et Bangladesh) ! L'Organisation internationale du travail, qu'on peut difficilement accuser de partialité, a mené ses propres investigations à Doha. Selon elle, 50 travailleurs étrangers ont perdu la vie accidentellement en 2020, sans que ce bilan soit forcément lié aux chantiers du Mondial. Un chiffre lourd, mais très en deçà des accusations des ONG. Les organisateurs qataris avancent, pour leur part, le chiffre de 39 morts accidentelles liées à la construction des infrastructures sportives depuis l'attribution du tournoi il y a dix ans.
L'autre argument systématiquement mis en avant par les détracteurs de l'Emirat, l'argument climatique, est tout aussi discutable. Car le tournoi, qui avait été initialement envisagé en été, a été déplacé à l'automne, où le mercure est nettement plus clément. Les températures, à Doha, y oscillent entre 23 et 27°. Soit des chaleurs assez proches de celles auxquelles les joueurs sont habitués pendant la période estivale en Europe. Les conditions au Qatar seront beaucoup moins problématiques qu'à Orlando, en 1994, pendant la Coupe du monde américaine, où le match Mexique-Irlande s'était déroulé sous 40° et avec un taux d'humidité de 80%. Logiquement, les athlétiques Irlandais n'avaient pas résisté. A l'issue de la rencontre, leur sélectionneur britannique, Sir Jacky Charlton, avait lancé, dépité: «Ce ne sont pas les Mexicains qui nous ont battus, c'est la chaleur»...
Les amoureux du ballon rond se souviennent aussi des conditions très particulières du Mondial 2002, coorganisé par la Corée du Sud et le Japon, en pleine vague de chaleur et sous la menace des typhons. À l'époque, les Japonais avaient fièrement communiqué sur le stade climatisé et couvert de Sapporo, le Dome, qui disposait aussi de sièges chauffants. Personne n'avait trouvé à redire. Et aucune ONG n'a pensé à remettre en cause l'attribution des derniers Jeux Olympiques d'été à Tokyo au motif que le stade flambant neuf de la capitale nippone comptait 8 brumisateurs géants et 185 grands ventilateurs. Un dispositif destiné à lutter contre des températures pouvant atteindre, là aussi, les 40 degrés. Même si elle n'aura jamais été expérimentée à cette échelle, la fameuse climatisation des stades qataris ne sera donc pas une première dans une grande compétition sportive. Et ces équipements, au bilan carbone nul, car alimentés entièrement par panneaux solaires, n'auront probablement pas à servir…
Samy Ghorbal
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