C'est à la fois dans le cadre du festival de la Médina dans sa 36è édition que dans celui de la célébration de la Journée mondiale de l'Afrique qu'a eu lieu le 26 mai le spectacle marocain des « Gnaouas » conjointement invités par l'Ambassade du Maroc en Tunisie et le festival de la Médina. Un spectacle qui a été suivi par un public très nombreux et qui avait démarré avec une petite demi-heure de retard. Cela a été favorable aux spectateurs retardataires qui s'étaient retrouvés à l'heure en prenant illico presto leurs tickets aux guichets ! Les veinards ! La troupe des Gnaouas qui étaient sur la scène et sur l'avant-scène du théâtre de la ville de Tunis est celle de Mehdi Nassouli qui a rappelé au public présent que c'est la troisième fois qu'il était en Tunisie. La musique Gnaoua, faut-il le rappeler, est l'équivalent de notre Stambali dont les racines remontent à l'Afrique subsaharienne du temps de l'esclavage des gens de couleur. Une musique de confréries utilisée en premier lieu comme thérapie contre le pouvoir desDjins. Et il n'y avait pas seulement de la musique Gnaoua ce soir-là, car les rythmes amazighs et ceux du sud marocain s'y confondaient. La troupe avait invité deux artistes marocains qui représentaient ces musiques. Ils avaient d'ailleurs conquis le public grâce à leur jeu et à leurs entrainants chants respectifs.La musique Gnaoua a pu gagner la scène internationale grâce à sa fusion avec d'autres musiques comme le Reggae, la Pop, le Rock, le Jazz...Pour rester toujours africaine à travers ses différentes sonorités. L'organisation de festivals internationaux dédiés à la musique Gnaoua à Essaouira d'où le groupe des « Gnaouas » venu au festival de la Médina est issu, a favorisé l'expansion rapide et réussie de ce genre musical. Cette musique a également voyagé à travers le monde. Des groupes similaires se sont formés particulièrement dans plusieurs pays européens. Une manière des plus intelligentes pour faire connaître cette musique et d'autres musiques du genre pour la rendre planétaire en fin de compte. Et qu'avons-nous fait de notre Stambali national ? Rien du tout ! Pardi ! Et avant qu'on l'oublie, nous sommes en train de compter les grands maîtres de ce genre musical qui nous quittent d'année en année et de trouver des survivants ou des adeptes du Stambali. Quel gâchis ! Pourtant, le Stambali appartient aujourd'hui à la musique underground et alternative que des groupes de jeunes adoptent et jouent dans un cadre purement amateur.Il faudrait vite sauver les meubles, avant que cette musique qui a des siècles d'existence ne disparaisse totalement ! Une vraie fête musicale Et pour revenir au spectacle, ce dernier a été une vraie fête musicale qui a célébré l'amitié tuniso-marocaine et mis en relief une musique mixée avec d'autres musiques à succès comme le Reggae. Les musiciens et les chanteurs s'étaient donné à fond pour fournir une prestation professionnelle d'un haut niveau. La danse et le jeu mimique n'étaient pas en reste. Les sons ne nous étaient point étrangers dans la mesure où nous retrouvions quelques modes musicaux arabes et tunisiens. Et pour revenir à la danse, cela fait partie du spectacle complet qui s'offrait aux yeux. Et si quelques couples de jeunes spectateurs s'étaient adonnés à de petites danses improvisées dans un petit coin à côté de la scène, le public a été invité carrément à venir danser à la fin du spectacle. La communion totale était là pour des moments inoubliables sur des rythmes endiablés.Une sacrée soirée !