Et si on reparlait à nouveau d'économie, d'infrastructure et de développement et faire une pause politique et sociale à l'approche de l'Aïd et l'été qui s'annonce, commençons par les nouvelles qui font plaisir en marge de tout ce tumulte et moult agitations des politiciens de tous bords, un peu trop excités, par les perspectives d'un chamboulement gouvernemental à la Kasbah, et que beaucoup de nouveaux prétendants attendent avec impatience. Quand le bâtiment va... tout va, c'est bien l'adage universel consacré par toutes les civilisations depuis l'antiquité. De l'économie pastorale à l'économie urbaine, nous avons hérité de « nos ancêtres les Romains », l'amour de la pierre et des ouvrages publics. Or on recommence à avoir goût pour la reconstruction, après tous ces grands chantiers tombés en panne sèche depuis janvier 2011 sans parler de la dégradation générale de l'espace public. On revoit des ponts qui s'achèvent et des routes qui se font un peu partout ainsi que des tronçons d'autoroutes du Sud au Nord et même à l'Ouest, de quoi redonner de l'espoir aux plus sceptiques. Certes le rythme de croisière d'avant 2010 n'est pas encore atteint, mais on n'en est pas loin et le Tourisme donne le « la » puisque certains paramètres de 2010 ont été pour la première fois depuis huit ans dépassés. Je suis tenté de dire comme André Breton le surréaliste pour les familles : « Oh Travaux publics... je vous hais », à cause des lenteurs, des poussières et cette culture défaillante du « chantier propre ». Mais « wine bitna wow wine sbahna », et une nouvelle dynamique semble pointer malgré toutes les difficultés surtout psychologiques au sein des départements concernés. Le Ministère de l'Equipement et de l'habitat en tête bouge dans le bon sens. Cette machine d'une lourdeur inimaginable et déprimante de bureaucratie, d'autorisations, d'études après études interminables, semble faire peau neuve et le Ministre Mohamed Salah Arfaoui, homme du terroir du Nord Ouest et ancien Chef de Cabinet connaît bien ce temple des « Travaux publics » et sa dimension tentaculaire, souvent ingérable. Patient, bosseur et homme de terrain il fait partie avec Mme Elloumi (Tourisme), Samir Taïeb (Agriculture) et Zied Laâdhari (Développement et coopération), des bonnes chevilles ouvrières de ce gouvernement Chahed (1 et 2) et un des piliers de cette relance qu'on attendait ça fait plus de 7 ans ! Autre département, entreprenant et actif au niveau de la solution de problèmes structurels importants et qui touchent les classes pauvres et moyennes, le Ministère des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières. Que de chemin parcouru depuis l'arrivée de Mabrouk Korchid à sa tête, avec la décentralisation des caisses de propriété foncière, véritable goulot d'étranglement champ de mines et de combat, avec des dossiers d'immatriculation foncières qui trainent pendant des décennies et non pas des années ! La régularisation des constructions jadis classées « anarchiques » sur des terrains appartenant à l'Etat et qui touchent un demi million de citoyens pour la plupart démunis est une véritable Révolution à saluer. Etre propriétaire dans son pays ne peut que renforcer l'attachement à la patrie et à ses valeurs culturelles et de citoyenneté. D'une pierre deux coups. On répare toutes les insuffisances des plans d'aménagement qui sont toujours dépassés par les réalités de l'évolution démographique et de mobilité sociale et régionale. Puis on permet à des citoyens, fiers, d'améliorer leurs conditions de vie et d'habitat sans vivre éternellement sous la menace d'expulsions souvent inhumaines injustes, et dégradantes. Finalement, c'est cette voie qui semble être la meilleure pour assurer la stabilité et réduire les misères matérielles et morales du peuple. Si Youssef Chahed est sauvé ainsi que son gouvernement, ils le devront à cette mobilité économique et aux fruits de la croissance, car la politique est ingrate et sans état d'âme, parce qu'elle obéit au rapport de forces et aux « lobbies » de toutes sortes que je ne veux pas nommer. Notre pays est sur la bonne voie et l'engouement pour les « affaires » à la Bourse de Tunis le prouve, ainsi que les rapports positifs des instances financières internationales, le retour en masse du Tourisme et cet éveil palpable au niveau de la croissance qui peut-être de plus de 3%, d'ici décembre 2018. Tout est question d'appréciation et je ne partage pas les avis de ceux qui agitent le spectre de la «faillite» économique et politique! La Tunisie est une jeune démocratie politique viable malgré quelques dérapages, et l'économie est en bonne convalescence, malgré les insuffisances, la dévaluation de fait du dinar et une inflation à 7,7%. Ceux qui crient à « la faillite » devraient eux-mêmes se remettre en question ! Si la Tunisie n'a pas perdu des milliers de milliards de nos millimes en grèves, arrêts de travail et autres manifs de zèle bloquantes, son économie aurait certainement progressé plus rapidement, pour le bien de tous. Et puis que proposent-ils d'autre, que la « fonctionnarisation » bureautique de l'économie, la sursaturation de la fonction publique et le refus de toute réforme raisonnable des caisses sociales et des entreprises publiques non stratégiques en difficulté !? Il est grand temps que ceux qui ne parlent et brandissent que des « lignes rouges »... passent au vert !!! Le vert c'est la vie... C'est l'espoir. Et le « Rouge » c'est le sang et la douleur répandus souvent pour satisfaire l'égo des idéologues du passé ! Alors place à la vie ! K.G