La boîte, une galerie alternative d'art contemporain, située, au siège du groupe Kilani à Charghia, conçu en 2007, nous fait découvrir à chaque exposition un visage de l'art, une démarche à quelques exceptions près, peu ou pas assez connue. La Boîte, 25m2 pas davantage de couleur blanche donne des couleurs aux concepts des artistes qui y ont exposé. Le dernier en date, qui expose actuellement expose des photos en noir et blanc, il est issu du cinéma, non pas sous les feux de la rampe, mais dans sa salle de montage, autant dire qu'au rayon cadrage, découpage et sérialisation des photos il en connaît un grand pan. Il s'appelle Walid Ben Ghezala, exerce la vidéo en amateur, son expérience dans les galeries s'enrichit d'année en année, il participe à une exposition de groupe à Essaouira ( Maroc) à une autre exposition de groupe à Kerkenna en 2018, suivie, la même année par une autre participation dans la galerie Ghaya à Sidi Bou Saïd ; et puis le flair de Fatma Kilani, directrice de La Boîte repère le talent prometteur et l'invite à exposer seul. La route est balisée. L'exposition est intitulée Chambre(s) Noire(s), elle se déroule du jusqu'au 27 janvier, un ouvrage illustré accompagné d'un texte, signé Adnen Jdey éclaire la démarche du photographe et le sens des photos. Celles-ci, au nombre de 16, captées en argentique, sont de styles différents, où l'on découvre, des sujets travaillés d'autres pris comme tels, spontanément ; on citera ici deux exemples qui donneraient une idée de l'exposition. Une photo en plan très large figurant la mer ondulante, juste deux vaguelettes blanches voisines, Au loin une chaine de montagnes sur fond clair, au premier plan un jeune homme, vu de face, il a pied sur terre ferme ou flotte-t il, il pose ou il se repose ? Un visage le front large cerné par une masse de cheveux noirs, c'est ce qui retient le spectateur. Une seule tête devant, la mer immense derrière. Sans cette tête, il n'y aurait rien ou presque rien à voir, parce que dans le cliché ; il n'y a ni effet de technique ni réalité augmentée , encore moins de manipulation de la photo. La question, qui mérite d'être posée, en dehors du temps qu'il fait et de la saison, est l'identité de cet homme, sa taille, son tronc, est-ce Walid, le photographe ( qui a donné les instructions à celui qui le photographie ou est-ce un ami à lui qui pose, ou, ou ?) Un autre cliché, statique, dans la pénombre d'une multitudes de gris ; montre une scène d'intérieur, des objets de literie plutôt, des draps, une couette et des couvertures pliés, rangés sur une chaise en plastique, en dessous, des chaussettes sur des chaussures délacés ; à proximité, collé dans un coin de mur un tonneau en alfa porte du linge froissé. Qu'en retient-on ? La chambre vient à peine de sortir de la nuit ( du noir), elle abrite un ou une solitaire, un climat d'ensommeillement et la volonté du photographe de s'approcher de la catégorie « natures mortes ». Un artiste à suivre. H.H