Jacques Attali, a fait un séjour éclair parmi nous. Lundi 29 mars, Il était l'invité de Donald Kaberuka, président de la Banque Africaine de Développement et c'est ensemble qu'ils ont dirigé les travaux d'un -nice gathering-,une après-midi laborieuse pour explorer les chances de développement de la micro-finance dans nos contrées africaines. Depuis son départ de la BERD, cette banque créée par l'UE pour financer les PECO qui ont rejoint l'Union, Jacques Attali s'est entièrement consacré au développement de la micro finance dans le monde. Le célèbre professeur a toujours été anticonformiste et on retrouve ce trait jusque dans son parcours pour le moins atypique compte tenu de la différence de standing entre les deux sphères d'activités. S'expliquant sur la question l'illustre hôte de la BAD a été clair : « C'est moi qui décide » a-t-il tranché.
Un pourvoyeur d'idées Professer, chez lui est plus qu'une vocation c'est une deuxième nature. Si d'autres ont été agitateurs d'idées Jacques Attali a été pourvoyeur d'idées toute sa carrière durant. Son premier livre déjà, « l'anti économique », un bon manuel d'apprentissage a plus servi d'anti sèche à bien des générations d'étudiants en économie, à court d'idées. Et c'est bien au titre de profiter d'idées qu'il a été sollicité par le Président français pour son fameux rapport sur l'état de l'économie française. Et on se souvient notamment de sa position en faveur du travail le dimanche.
Gourou de la micro finance L'engagement de Jacques Attali au service du développement de la micro finance est total. Ses contributions ne sont pas sans intérêts. On regrette qu'il ne se soit pas édifié par l'expérience tunisienne en la matière avec la BTS et le Fonds 21-21, pourtant deux initiatives pionnières et qui ont été transposées de plein gré par un certain nombre de pays. Il est uniquement au fait de l'expérience d'Enda, une ONG de micro finance qui opère dans la Capitale et certaines grandes villes. Il est vrai que les résultats de la micro finance en Asie du Sud Est ont été assez positifs mais il nous semble difficile d'y voir une alternative aux plans de développement. La micro finance une alternative aux modèles de développement Jusque là on a eu tendance à admettre que l'entreprise crée de la valeur. Or un projet de micro finance ne parvient pas à combiner les facteurs de travail et de capital. Il y a l'effort du promoteur lui-même mais les moyens de production sont trop sommaires pour peser dans l'équation. Il ne faut jamais hypothéquer l'avenir recommande la morale populaire et la micro finance pourrait bien soulager des gens démunis dans nos contrées africaines en campagne comme dans les bourgs défavorisés des grandes villes. Toutefois on ne voit pas comment on peut intégrer les activités de micro finance et orchestrer les remontées des flux pour constituer un socle de croissance économique. On ne peut nier la solution de micro finance comme stabilisateur socio économique. Elle constitue bien une riposte de circonstance à l'oisiveté et peut momentanément constituer une source de revenu mais il est difficile de la pérenniser comme solution à l'emploi durable et à la dynamique économique en perspective longue.