La saison écoulée fut celle de tous les records avec la valse d'entraîneurs de la Ligue I qui n'a épargné que quatre clubs seulement : le Club Africain (Abdelhak Ben Chikha) le Club Sfaxien (Ghazi Ghraïri), l'USMo (Lotfi R'him) et l'ESH Sousse (Chiheb Ellili) ont maintenu leurs entraîneurs jusqu'à la fin de la compétition. Les dix autres clubs y passèrent tous. Pire encore certains d'entre eux comme l'AS Kasserine, l'O. Béja et Jendouba sport ont procédé à plus d'une reprise au changement de leurs entraîneurs: Résiliation à l'amiable du contrat, limogeage ou encore démission sont autant de formules invoquées dans la cascade des divorces consommés. Les causes officielles déclarées de ces ruptures en série ne sont pas moins multiples. Des fois c'est l'insuffisance de rendement (entendez mauvais résultats) qui est dénoncée des fois c'est un courant qui passe mal entre l'entraîneur et les joueurs ou le souci des responsables de provoquer le prétendu déclic salvateur qui les pousse à se séparer de l'entraîneur et de le remplacer par un autre. Mais là où le bât blesse c'est de voir l'ex-président d'un club (nos lecteurs le reconnaîtront) limoger son entraîneur un mois à peine après sa nomination sous prétexte qu'il ne possède pas les diplômes nécessaires à l'exercice de ses fonctions. Pourtant le technicien qu'il venait de remercier a réalisé d'excellents résultats depuis son avènement (une victoire et deux matches nuls) et l'équipe commençait à voir le bout du tunnel. La suite, on la connaît.
Rebelote Quand cela ne marche pas rond dans un club, le bonc emissaire est tout indiqué. Puisque l'on ne peut pas changer de président il est plus facile de remplacer l'entraîneur par un autre qui s'en trouve à son tour avec l'épée de Domoclés suspendue au dessus de sa tête. Avec le volume de l'improvisation caractérisant la gestion de certains de nos clubs la tentation des solutions faciles, la valse des entraîneurs est pratiquement inévitable. Mais l'on osait espérer que le record détenu par le précédent exercice ne soit plus qu'un mauvais souvenir et que le phénomène des limogeages revienne à des proportions raisonnables et acceptables. Mais malheureusement l'actuelle saison risque d'être une copie conforme de sa devancière puisqu'à peine a-t-on disputé la sixième journée que déjà cinq entraîneurs ont été poussés à la porte : Aït Djoudi (CSS) Jalel Kadri (ESZ), Samir Jouili (USMo) Khaled Ben Sassi (O Béja) et Lotfi Jbara (ASK) ceci sans compter la démission présentée par Ghazi Ghraïri à l'issue de la défaite essuyée face au CSH-Lif. A ce rythme d'autres têtes risquent de tomber dans les prochaines semaines. Peut-on alors s'étonner de voir notre football stagner.