C'est une histoire d'amour qui commença par ce sentiment indicible qu'avait éprouvé un jeune homme, commerçant de son état, à l'encontre d'une jeune étudiante dont il fut épris dès le premier regard. Elle était à sa dernière année de faculté et le jeune homme entiché, prit l'habitude de la rencontrer après les cours et c'est ainsi qu'il lui exprima, au fil du temps ses nobles sentiments et son désir de s'unir avec elle, pour le meilleur et pour le pire. La jeune fille ne vit aucun empêchement ni inconvénient. Bien au contraire ; elle était même enthousiaste à l'idée de se marier et avoir un foyer à elle. Aussi le jeune homme s'était-il empressé d'aller voir les parents de la jeune fille dans l'intention de leur demander la main de sa dulcinée. Ces derniers n'avaient pas émis d'objection, mais prétextèrent le fait que ce n'était pas encore le moment opportun, leur fille fraîchement diplômée, étant encore à la recherche d'un emploi. C'était donc une réponse de Normand, qui dénotait indirectement de leur réticence. Mais cette subtilité échappa au jeune homme qui se montra compréhensif, et consentit à attendre le moment opportun. La jeune fille finit par dénicher un emploi, à la grande joie de l'amoureux impatient. Aussitôt avait-il appris la bonne nouvelle, qu'il courut à sa bien aimée afin de lui rappeler que le moment était enfin venu pour entamer les formalités des fiançailles. Il fut cependant déçu par le comportement de la jeune fille qui changea d'avis en commençant par lui inventer des prétextes afin de retarder l'échéance au maximum. Mais il fit mine de ne rien comprendre et continua à la rencontrer à la sortie du travail. Elle était de plus en plus froide et distante, jusqu'au jour où elle lui dit toute la vérité : " Notre relation ne peut plus continuer ", lui dit-elle crûment ; " ce sont mes parents qui ne sont pas d'accord ". Le jeune homme était estomaqué. Il se sentit vexé et humilié de cette fin de non recevoir, qu'il aurait dû prévoir depuis que sa dulcinée avait trouvé un emploi. Méritait-il ce comportement de la part de celle qu'il aima plus que tout ? pensa-t-il. Aussi se retira-t-il, sans lui dire un mot, et rentra chez lui abattu et déçu. Il resta pendant des heures à ruminer les paroles de la jeune fille et sentit les feux de la haine le ronger au fur et à mesure qu'il se souvenait de son attitude froide, rebutante et hautaine. Arrivé au summum de la colère, il décida de rencontrer à nouveau la jeune fille pour s'expliquer de nouveau avec elle. Il la retrouva à la sortie du travail, mais elle eut exhiba la même attitude à son égard en lui disant que cela ne servait à rien d'insister lourdement. Ce furent ces mots qui attisèrent sa colère. Brusquement il sortit le couteau qu'il cachait dans ses vêtements et il lui porta un violent coup au niveau du flanc gauche. Après quoi, il prit la fuite en la laissant baigner dans son sang. Transportée à l'hôpital, la jeune fille fut sauvée in extremis d'une mort certaine. Quant au jeune homme, il fut arrêté et inculpé d'homicide volontaire. Il expliqua devant le juge d'instruction, qu'il n'avait jamais eu l'intention de tuer celle qu'il aima à la folie et escomptait fonder avec elle un nid douillet plein de joie et de bonheur. Hélas on n'a pas toujours ce qu'on veut. Certes on a le droit de rêver, mais il faut toujours se garder de confondre le rêve avec la réalité !