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Le souffre- douleurs des enseignants
Elèves dyslexiques
Publié dans Le Temps le 04 - 02 - 2010

La dyslexie est un trouble dont on ne parle pas assez dans notre pays. Il touche pourtant une proportion importante de nos enfants, 10 % en moyenne. Ces derniers ont une difficulté durable dans l'apprentissage de la lecture et de l'orthographe et dans l'acquisition des automatismes respectifs de ces deux activités.
Ils ont également tendance à confondre les jours de la semaine et les mois, enchaînent mal les sons, sont fréquemment distraits et se concentrent moins longtemps que leurs camarades normaux.
Ce n'est pas l'intelligence qui leur manque; bien au contraire, ils ont souvent un quotient intellectuel plus élevé par rapport à la normale. Sur le plan psychique, ils ne trahissent pas non plus de tares spécifiques. Tout simplement, le dyslexique a un fonctionnement cérébral différent pour l'acquisition du langage et son intelligence est autrement organisée. Il nécessite néanmoins un soutien particulier à cause de la lenteur qu'il met à acquérir certaines facultés.
Les parents et les enseignants ne sont pas responsables de ce retard mais ils sont appelés à se relayer pour aider le dyslexique à surmonter toutes ses difficultés. Pour les parents, ce n'est pas facile tous les jours d'être au plus près de son enfant et de le soutenir dans ses efforts de concentration, d'organisation, de mémorisation et de remise en confiance.
Nous avons rencontré ce dimanche Mme Olfa et son mari Zied, parents de deux enfants dyslexiques, qui ont bien voulu nous faire part des multiples difficultés qu'ils ont rencontrées pour comprendre eux-mêmes et faire comprendre à leur entourage les besoins spécifiques du dyslexique et les attitudes à prendre face à ce handicap bien particulier que d'aucuns trouvent à tort très banal. Voici leur histoire avec la dyslexie comme ils nous l'ont racontée ; et visiblement elle n'est pas près de prendre fin.
Incompréhension et violence
« Au début, c'est-à-dire avant la scolarisation de notre fils aîné, nous nous contentions de constater certaines anomalies dans son comportement. Comme, d'autre part, il passait le plus clair de son temps avec sa grand-mère, nous imputions ses comportements les plus « étranges » aux gâteries dont il bénéficiait de la part de mamy.
C'est seulement quand il a atteint la deuxième année de l'enseignement de base, que nous avons commencé à réaliser quelques unes des difficultés de notre enfant. Mais conscients de son intelligence relativement supérieure à celle de ses pairs, nous n'admettions pas qu'il peine à résoudre certains exercices scolaires. Son père s'irritait devant de telles lacunes et y réagissait avec violence. Au fil des mois, et en sollicitant l'aide d'un pédiatre, nous réalisâmes que notre fils était dyslexique. Nous nous mîmes alors à nous documenter sur ce trouble et cela nous permit progressivement d'appréhender les besoins spécifiques de notre fils. Mais il fallait en convaincre son institutrice.»
Incompréhension
« Celle-ci ne prit malheureusement pas son cas au sérieux et contribua par son entêtement et son incompréhension à l'aggravation du trouble de notre enfant qui en devint presque dépressif et retomba à sept ans dans l'incontinence involontaire des bébés.
En 3ème année, il continua à subir la maltraitance de son enseignante et ne put assimiler convenablement tous ses cours. L'année suivante, nous avons demandé à une autre institutrice de lui dispenser des cours de rattrapage; mais celle-ci jugea que l'enfant était en retard d'une année entière. Malgré le peu de collaboration apporté par les enseignants, il réussit brillamment le concours de 4ème année, mais son calvaire se poursuivit en 5ème année, car son enseignante à qui nous avons réexpliqué la dyslexie de notre enfant, décida de l'abandonner à son mal et ne nous aida point à le soigner.
A un certain moment, nous avons désespéré de l'aide de l'environnement scolaire et avons compté sur nos propres ressources. Mais cela nous dépassait parce que la prise en charge du dyslexique n'est pas la responsabilité de ses seuls parents. De plus, ses camarades ne l'aidaient pas à s'intégrer dans leur monde. Il est souvent victime d'exclusion et en ce moment, il a le bras cassé, un peu à cause d'une combine de leur part. La dyslexie de notre fils a failli le complexer et lui faire perdre définitivement sa confiance en lui-même. »
Le double calvaire
« Actuellement, il évolue beaucoup mieux grâce aux conseils et aux soins des divers spécialistes que nous avons consultés (pédiatres, psychologues, psychiatres, psychomotricien, psycho-neurologues). Cela nous revient très cher surtout que maintenant nous nous occupons également de la dyslexie de sa sœur.
Celle-ci est actuellement en 2ème année de l'école de base. Contrairement à son frère qui, à son âge, ignorait le mal dont il souffrait, notre fille connaît son trouble et s'efforce de le vaincre. Elle est forte de caractère. Toutefois, elle n'est pas sociable du tout et se comporte avec agressivité avec son frère et avec les autres enfants. C'était le cas de son frère également qui manifeste maintenant les signes d'une adolescence précoce.
Nous vous laissons imaginer les difficultés que nous éprouvons pour gérer tout ça à la fois. Ajoutez à cela que nous nous heurtons toujours à l'incompréhension des enseignants qui sont souvent mal informés sur la dyslexie. Récemment, l'institutrice de ma fille. l'a battue en classe. »
Sensibilisation et prise en charge adaptée
« Notre vœu le plus cher c'est justement qu'on comprenne mieux, en milieu scolaire, l'enfant dyslexique, qu'on se montre patient avec lui. Nos enseignants sont insuffisamment sensibilisés à ce type de trouble. L'idéal serait de former des instituteurs dans la pédagogie destinée aux dyslexiques.
Pourquoi ne pas les accueillir dans des classes ou des établissements spécialisés équipés en matériel pédagogique approprié. Ailleurs, on en fait des génies, pourquoi pas chez nous ?
Mais il ne s'agit pas de les mettre avec des handicapés d'un autre genre et dont les besoins et le traitement sont différents. Nous souhaitons d'autre part de pouvoir être plus proches de nos deux enfants, or nous travaillons à plusieurs kilomètres de leurs établissements et à la maison, nous avons très peu de temps pour les assister. Si au moins on m'accordait la mutation que j'ai demandée (NDLR : c'est la maman qui parle), ce serait un grand service qu'on rendrait à mes deux enfants plus qu'à moi-même ! »
Badreddine BEN HENDA
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Dyslexiques célèbres
En consultant divers sites électroniques, nous avons appris que de nombreuses célébrités du passé et du présent étaient dyslexiques : nous pouvons en citer Einstein, Beethoven, Léonard de Vinci, Gustave Flaubert, Rodin, Agatha Christie, Marlon Brando, Bill Gates, Tom Cruise, Whoopi Goldberg et Selma Hayek.
B.B.H
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Les principaux conseils à suivre
Il incombe aux enseignants du primaire de signaler les cas de dyslexie détectés dans leurs classes et d'en avertir les parents concernés. La concertation doit immédiatement s'établir entre les deux parties pour permettre la mise à niveau de ces derniers. Il serait souhaitable que cette prise en charge fasse participer d'autres intervenants (structures sociales et sanitaires spécialisées par exemple). Entre le médecin traitant (orthophoniste, psychomotricien, neuro-pédiatre, psychiatre etc) et l'enseignant de l'enfant dyslexique, une liaison régulière doit s'établir pour suivre l'évolution des résultats du « traitement ». Dans tous les cas, à la maison et en classe, les parents et les enseignants doivent se montrer bienveillants, très patients, compréhensifs et très volontaires. Ils doivent éviter toute violence verbale ou physique et faire en sorte que l'enfant ne se sente pas coupable d'une quelconque faute. Celui-ci doit progressivement comprendre son mal et fournir des efforts pour le surmonter. Parmi les exercices à faire avec lui, l'identification et la prononciation des syllabes et des lettres, la lecture et l'écriture, la mémorisation des chiffres, l'acquisition d'un esprit méthodique, l'organisation matérielle et mentale, l'acquisition de repères sensoriels fondamentaux (visuels, auditifs et tactiles en particulier). Il faudrait aussi l'aider à s'orienter convenablement dans le temps et l'espace.


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