Ce n'est pas le CA qui est éliminé, ce n'est pas l'ESS qui est éjectée, c'est tout notre football qui a pris, encore une fois, une raclée ! Nous n'arrivons plus, par les temps qui courent, à compter les clashs que subit notre football, et si on va encore dormir sur ses lauriers, il risque, à cette cadence-là, de déposer le bilan. On n'a pas pu composter notre ticket pour l'Afrique du sud, on a fait nos valises à peine débarqués en Angola, et voilà maintenant que deux de nos meilleurs clubs se font prématurément congédier des prestigieuses compétitions continentales. En ce qui concerne le Club Africain et, après le match-aller, on s'attendait à mieux, tout en sachant que le deuxième round allait mal finir. L'élimination nous fait tous mal, mais elle n'était une surprise. Pour l'Etoile, le poumon de notre football de ces dernières années, son phare, sa bouée de sauvetage, notre ambassadeur au Japon, l'exclusion est déprimante, injustifiable, indigeste quoi qu'on argumente. Voilà ce qui arrive à un club, quand ses joueurs sont infatués d'eux-mêmes! Se faire éliminer par un club n'ayant aucune expérience sur le plan continental, est synonyme de taloche à tout notre pauvre football, qui se meurt dans l'indifférence générale. Nous n'avons que nos yeux pour le pleurer. Depuis belle lurette, le monde est devenu un petit village, où, via la télé par satellite et l'internet, rien ne se cache plus. On peut accéder à toute information sur n'importe quel club au monde. Voilà comment un petit poucet a mis ko un Goliath. Quitte à nous seriner, encore une fois, si notre football, dans son ensemble, se fait de plus en plus banaliser, n'arrive plus à s'exprimer devant des footballs tels croisés ces deux dernières années, ce n'est pas la faute des autres. Les maux sont parmi nous, et, nous n'avons presque rien fait pour leur imposer les remèdes. Comment se fait-il que des terrains refaits à l'occasion de la Coupe d'Afrique des nations, organisée sur notre terre, se détériorent de cette manière, et sont comme des champs de labour? Inadmissible au jour d'aujourd'hui, que nos ‘prés' sont sempiternellement à la traine. Qu'a-t-on fait pour les jeunes? Les pauvres, tous les budgets qui leur sont, en principe, alloués, sont bouffés par les catégories des aînés. Qu'est ce qu'on est en train de faire pour les encadrer de la manière idoine, et, pour la formation de leurs encadreurs? On est en train de voir fleurir chez les jeunes une nouvelle culture : la ‘championnite aigue'. Pour gagner un match, un titre, on n'hésite pas (entraineur et responsable) à inciter des mômes à tricher, à être violents… qu'a-t-on fait pour rehausser le secteur des arbitres? Tous les dimanches, nous sommes gratifiés par un bon lot ‘fait divers sportifs'. Qu'est ce qu'on attend pour dissoudre quelques comités des supporters qui n'arrivent plus maitriser certaines situations, à empêcher la présence illicite des engins pyrotechniques, à bannir le langage coloré dont on a horreur, et qu'on nous impose tous les dimanches? Aller au stade devient de plus en plus, une opération risquée. Nous sommes choqués par les résultats dramatiques que notre football, ait enregistrés, tant à l'échelle de l'équipe nationale, qu'à l'échelle des clubs, et nous persistons à croire, que tant qu'on ne corrige pas ces questions lacunaires, essentielles, il continuera à descendre en enfer! Il est entrain de vivre des secousses sismiques qui risquent d'aboutir à un tremblement de terre. On ne perd rien à tout poser sur table, et, analyser la situation. Notre renommée est en danger!