Par un heureux retournement des choses, l'appréciation de la nature et des ressources naturelles en termes économiques, qui a été la cause principale des atteintes à la biodiversité sur la terre, est, aujourd'hui, largement invoquée, entre autres mots d'ordre, pour justifier la préservation de la biodiversité, ou diversité biologique, c'est-à-dire l'ensemble des espèces animales et végétales vivant sur terre, sans distinction. Cette valeur économique de la biodiversité a été souvent évoquée, lors d'un Colloque international sur le rôle de la jeunesse mondiale dans la sauvegarde de la biodiversité sur terre, organisé, hier, à Tunis, à l'occasion de la Journée mondiale de la biodiversité (22 mai), sous le titre ‘'jeunesse active : garant de la biodiversité''. La Journée mondiale de la biodiversité est fêtée, dans le monde, sous le tire ‘' la biodiversité c'est la vie, la biodiversité c'est notre vie''. L'association de la jeunesse et de la biodiversité vient du fait que l'année 2010 a été proclamée par les Nations Unies ‘'année internationale de la biodiversité'' et ‘'année internationale de la jeunesse.'' L'institution de la Journée internationale de la biodiversité visait, notamment, à impliquer les jeunes et les enfants dans la préservation de la biodiversité sur terre, en entraînant les jeunes et les enfants des divers pays du monde à planter un arbre, à l'occasion de cette journée, à la même heure, soit 10 heures du matin. La Tunisie a prévu des manifestations plus grandes, car outre cette Conférence internationale tenue sous l'égide du ministère de l'environnement et du développement durable, des groupes d'enfants et de jeunes ont effectué des visites organisées dans plusieurs parcs nationaux du pays et doivent, à la lumière de leurs observations, présenter des actions de préservation de la biodiversité, lors d'un rassemblement général prévu pour aujourd'hui à Zaghouan. Préalable au développement durable Ouvrant les travaux du Colloque qui regroupait une élite de spécialistes et les représentants des organisations nationales et internationales opérant dans le domaine de la biodiversité et du développement durable, M. Nadhir Hamada, ministre de l'environnement et du développement durable, a défendu la préservation da la biodiversité ‘'en tant qu'attribut essentiel de la qualité de vie, de la santé et un facteur essentiel pour la sauvegarde de l'environnement, la lutte contre la pauvreté et la réalisation du développement intégral.'' Dans une vidéo diffusée par la même occasion, devant l'assistance, le secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la biodiversité, l'algérien Ahmed Joghlaf, a insisté aussi sur l'importance da la préservation de la biodiversité pour la lutte contre la pauvreté et la réalisation du développement, notamment dans les pays en voie de développement qui possèdent 80% du fonds de biodiversité sur terre et sont les plus affectés par la pauvreté. Mr Alhmed Joghlab a salué, plus particulièrement, l'action de la Tunisie en faveur de la préservation de la biodiversité, sous l'impulsion du Président Zine El Abidine Ben Ali, notant qu'elle montre la voie aux autres pays dans ce domaine et rappelant que l'un des emblèmes de la convention des Nations Unies sur la biodiversité est une ancienne mosaïque tunisienne illustrant la richesse de la biodiversité en Tunisie dans les temps anciens et qui lui avait été offerte par le Président Zine El Abidine Ben Ali. En effet, plusieurs espèces animales ont failli disparaître de la surface de la terre parce qu'on utilisait leurs fourrures, comme habits et on les vendait à des prix très élevés, et il a fallu prendre des mesures de protection spéciales en faveur de ces animaux pour les protéger contre une extinction certaine. Apparemment, ce sont davantage des actions humaines similaires qui ont réduit les aires d'existence de plusieurs animaux, et non pas des facteurs purement naturels, comme celles des lions qui s'étendaient autrefois jusqu'en Tunisie et autres pays de latitudes proches. Dans les nouvelles palmeraies du Sud de la Tunisie, on exploite exclusivement, aujourd'hui, la variété supérieure de Deglet ennour, pour sa valeur commerciale, alors qu'il existe plus de 300 variétés de dattes pourtant mieux adaptées au milieu, au sol et même à un certain mode de vie local. La variété de Deglet ennour a été introduite, intensivement, récemment, il y a près d'un siècle. C'est dans ce sens qu'on parle de ‘'valeur économique de la biodiversité'', car elle permet de sauvegarder des espèces et des variétés adaptées au milieu et au sol national, à travers l'encouragement de leurs exploitations dans l'agriculture nationale. La Tunisie s'est doté d'une Banque de gènes, à cet effet. Cependant, la biodiversité est étroitement liée à la notion de développement durable. La préservation de la biodiversité constitue un préalable à tout modèle de croissance basé sur le concept de développement durable. Autant la préservation de la biodiversité assure le développement durable autant le concept de développement durable implique la nécessité de préserver et de bien gérer les ressources naturelles, considérées, à juste titre, comme étant un bien commun à toutes les générations, actuelles et futures.