L'été s'annonce-t-il chaud au Sud-Liban ? La question se pose avec insistance à la lumière des événements enregistrés dernièrement dans ce coin stratégique du pays des Cèdres et qui l'ont propulsé à l'avant-scène de l'actualité internationale. Il ne s'agit pas, cette fois, d'une nouvelle guerre entre le Hezbollah et Israël, pas même de tirs de roquettes sur le Nord d'Israël ou de bombardements de villages libanais frontaliers par l'artillerie israélienne. Les informations font état de tension et d'accrochages entre la Force intérimaire des Nations-Unies au Liban (FINUL) et la population de cette région, sanctuaire de la Résistance libanaise et rempart incontournable contre les visées hégémoniques d'Israël et ses expéditions agressives et punitives. De l'avis des observateurs, les rapports entre cette force de la paix et les villageois ont toujours été empreints de respect et de cordialité. Que s'est-il passé pour que cette atmosphère se transforme en hostilité et en suspicion réciproque ? Les accusations fusent de part et d'autre. Les villageois du Sud-Liban évoquent une attitude « provocatrice » de l'unité française de la Force de l'ONU, mettant en doute sa neutralité et l'accusant même d'espionner le Hezbollah au profit d'Israël. Ce que dément la FINUL, affirmant qu'elle « respectait la culture, la vie privée et les biens des habitants de la région ». Toutefois, le coordinateur spécial de l'ONU au Liban laisse comprendre que certains incidents ont été « organisés » et quelques diplomates insinuent que le Hezbollah en est l'instigateur. Une tierce partie serait-elle en train de provoquer l'escalade et d'attiser la tension ? Rappelons que ces événements fâcheux se déroulent dans un contexte régional explosif et surviennent après les accusations répétées d'Israël contre le Hezbollah d'avoir stocké 40.000 roquettes depuis 2006 et d'avoir reçu des missiles Scud de la Syrie. Cette tierce partie est sûrement en train de chercher à mettre en doute le rôle de la FINUL et pourquoi pas mettre fin à sa mission, ce qui laisserait le champ libre à un nouveau conflit et à un nouvel embrasement.