Le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Muller se réjouit des progrès « sensationnels » réalisés en matière de sécurité en Irak. Joe Biden, vice-président américain et chargé de gérer le dossier irakien, ne cache pas, quant à lui, son optimisme sur le maintien du « calme » après le retrait des forces américaines combattantes du pays. Enfin, Barack Obama assurait, hier, que la violence continue de baisser. C'était à l'occasion de son discours pour annoncer au peuple américain la fin de la mission de combat des forces américaines en Irak, d'ici la fin de ce mois. De ce fait, le président américain tient sa promesse, faite un mois après son investiture, de retirer graduellement son armée et de se désengager d'une guerre de plus en plus impopulaire aux Etats-Unis. Mais à regarder de plus près, l'optimisme des responsables américains ne reflète pas la réalité de la situation sur le terrain. Il dénote plutôt un empressement à quitter le pays suivant le calendrier préétabli pour répondre aux souhaits de l'opinion publique américaine et sans nullement se soucier des conséquences que pourrait engendrer le vide sécuritaire pour la population irakienne. Car, contrairement aux allégations des responsables américains, la violence continue d'envenimer le quotidien des Irakiens avec de rares périodes de calme et avec des pics insupportables. Comme ce mois de juillet, classé le mois le plus meurtrier depuis mai 2008, selon un bilan des ministères irakiens de la Santé, de la Défense et de l'Intérieur. Un bilan qui n'est pas du goût de Washington, ni conforme, d'ailleurs, à ses plans et à sa stratégie et qui en dit long sur la précarité de la situation en Irak et les minces perspectives d'une solution salvatrice. L'envahisseur américain laisse, en fin de compte, un Irak plongé dans un double vide politique et sécuritaire, et livré aux groupes aguerris des insurgés avec, en face, une armée et une police inexpérimentées et en cours de constitution. Décidément, le pays, meurtri par sept ans de guerre, n'est pas au bout de son calvaire.