Les nouvelles de l'été sont loin d'être rassurantes. De l'Europe à l'Amérique en passant par une bonne partie de l'Asie, la morosité prend graduellement les dessus sur l'optimisme qui a caractérisé le premier semestre de l'année. Le mois de juillet est venu remettre les choses à leur place pour donner un réel constat sur l'état économique dans le monde. La reprise est loin d'avoir été au rendez-vous et les quelques embellies signalées ça et là étaient du fait des plans de relance lancés à coup de milliers de milliards de dollars. La manne fermée – ces plans sont limités dans le temps – la plupart des économies occidentales ont accusé le coup, d'autant que, la rigueur adoptée par la plupart des gouvernements d'Europe est par essence anti-croissance, même si elle permet d'assainir les finances des pays concernés. De nouveau la récession, hante les esprits, et on craint qu'elle ne soit encore plus dure qu'elle ne l'a été jusqu'ici. Taux de croissance révisé à la baisse, partout même en Chine, chômage qui atteint des sommets, investissements en berne dans plusieurs secteurs clés de l'activité économique, crainte d'une bulle immobilière en Chine. Tout ceci ajouté aux catastrophes qui s'abattent sur plusieurs régions du monde, fait redouter des mois à venir très difficiles. Aux Etats-Unis environ 140.000 emplois détruits au mois juillet, en France on affirme que les chiffres du même mois sont les plus mauvais depuis 1930 ! Le chômage reste en dépit de tous les discours rassurants de certains gouvernants, l'indice qui ne trompe pas, sur l'état de telle ou telle économie, par ailleurs et ce n'est un secret pour personne – un plus grand nombre de sans emploi, se traduit toujours par une baisse de la consommation et par ricochet une stagnation voire un recul de la croissance. C'est ce que viennent de révéler les chiffres de la réserve fédérale américaine qui soulignent l'essouflement de l'embellie observée durant les premiers mois de l'année avec une baisse importante de la consommation. Et quand on sait que la vraie locomotive de l'économie mondiale demeure cette extraordinaire machine de consommation qui est l'Amérique, on imagine mal une sortie de crise avec en même temps un recul de la demande dans ce pays. A la publication, d'ailleurs des chiffres par la Fed. La réaction des places boursières ne se sont pas fait attendre. Elles ont toutes plongé, ce qui dénoté de la volatilité des marchés et du climat d'incertitude qui les traverse. Une situation appelée à durer, tant qu'une réelle sortie de crise ne pointe pas à l'horizon et tant que les politiques menées par les principaux acteurs internationaux sont souvent en contradiction les unes avec les autres : Rigueur en Europe, nouveau plan en gestation, pour la relance aux Etats-Unis, des mesures de lutte contre une probable surchauffe en Chine… Tout ceci ne fait d'ailleurs qu'accentuer les doutes quant à cette supposée gouvernance internationale. Il est aujourd'hui clair que le chacun pour soi est de retour et que le niveau de concertation entre les principales puissances économiques est au plus bas, depuis que chacune d'entre-elle a choisi sa propre voie, alors que l'économie mondiale n'était que convalescente et avait encore besoin des interventions des pouvoirs publics, notamment par la mise en place de législations à même de permettre une certaine moralisation des marchés et des pratiques financières qui étaient à vrai dire la cause essentielle ayant entraîné la crise actuelle. En tout état de cause, il semblerait que la leçon n'a pas été retenue et on assiste aujourd'hui au retour des mêmes pratiques et réflexes ayant conduit à la récession de 2008 et qui selon des experts de renom risquent de plonger le monde dans une dépression encore plus grave. Et cela paraît inéluctable.