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Crise économique et financière
Publié dans L'expert le 24 - 09 - 2009

De nos jours les crises ont leur anniversaire, et il est difficile de ne pas le fêter. Il y a un an déjà le monde de la finance mondiale a été secoué par une faillite retentissante d'une banque américaine du nom de « Lehman Brothers ». C'était le matin du 15 Septembre 2008. Les places boursières du monde entier paniquent et sont en ébullition avec des indices qui virent au rouge. A cette époque, en Tunisie, on suivait les évènements sans vraiment comprendre les conséquences de cette faillite, et on disait « le mal n'arrive qu'aux autres ».
Depuis ce temps, et pendant toute une année, le monde vivait sous le choc d'une crise à double visage financier et économique. Chaque jour a apporté son lot de mauvaises surprises et de mauvais signes. Des faillites et encore des faillites, des fermetures d'usine, des licenciements, des indicateurs économiques en chute libre et suivies de signe négatifs,…Un vrai « film d'horreur » dans lequel s'est plongée l'économie mondiale, qui a vécu depuis un an la crise la plus grave depuis la 2ème guerre mondiale. Retour sur un an de crise qui n'était pas de toute gaieté.

Une économie mondiale touchée dans le vif:
Tous les compartiments de l'économie mondiale ont été touchés par la crise économique et financière. La finance comme la sphère économique réelle ont vécu une année morose, et qui a perturbé tous les fondamentaux de l'économie. La croissance mondiale n'a pas enregistré un tel niveau depuis la deuxième guerre mondiale :
Croissance :
La crise, a causé un grave ralentissement de l´économie réelle. Selon les estimations le PIB mondial devrait chuter de plus de 2,5 % en 2009. Aucun pays n´est épargné par les effets de cette crise. Le PIB des pays développés se contractera de quelque 4 % en 2009 et la production des pays en transition devrait baisser de plus de 6 %. Dans les pays en développement, la croissance devrait tomber de 5,4 % en 2008 à 1,3 % en 2009, entraînant une réduction du revenu moyen par habitant. Même les pays dont la croissance sera positive cette année, comme la Chine et l´Inde, accusent un ralentissement significatif par rapport aux années précédentes. Pour la zone euro la baisse du PIB serait au total de 3,3 % en 2009. Le retour à une croissance trimestrielle positive n'est attendu qu'à partir du deuxième trimestre 2010

Baisse des prix des matières premières :
La baisse de la demande mondiale a entraîné une baisse considérable des prix des matières premières. En Juillet 2008, le prix du baril de pétrole atteint 147 dollars. Ces prix élevés causèrent une très forte baisse de la demande aggravée encore par la crise financière qui a conduit à une forte baisse des prix : le baril de pétrole coûtait moins de 35 dollars fin 2008. Aujourd'hui les prix se stabilisent au niveau de 60-70 dollars, après avoir passé des mois à une cours ne dépassant pas les 45 dollars.
L'indice CRB du prix des matières premières a nettement baissé durant les 2 premiers trimestres de l'année en cours. Au mois de Juin 2009 il a baissé de 43% en comparaison avec la même période de 2008.

Inflation :
La baisse de la demande mondiale, ainsi que le recul de la spéculation sous l'effet d'un environnement économique flou, a amené à une baisse considérable de l'inflation. Après avoir atteint des sommets durant la première moitié de 2008, l'indice des prix à la consommation a reculé d'une manière considérable. Pour la zone euro, il est attendu d'enregistrer une inflation de 0.3% durant cette année après avoir enregistré un indice de 4% durant le mois de Juillet 2008, soit un mois avant la crise. L'inflation remonterait ensuite entre 1,3 et 1,5 % jusqu'à la fin de l'année 2010.

Consommation des ménages :
La consommation des ménages est l'un des indicateurs qui n'ont pas connu une baisse considérable. Au contraire la consommation a su résister à une conjoncture difficile. En effet, cette consommation a été soutenue par les différents plans de relance et primes qui ont été accordés pour soutenir la consommation. Sur une année la consommation dans les principaux pays développés a enregistré une hausse variant entre 0.2 et 0.5%.
Aux Etats-Unis la consommation des ménages a été soutenue surtout par un endettement excessif. En effet, selon des chiffres officiels, l'encours des crédits s'établissait en juin 2009 à 2 503 milliards de dollars, certes moins que le plus haut de juillet 2008 à 2 581 milliards, mais toujours supérieur de plus de 1 000 milliards au niveau constaté dix ans auparavant.

Commerce international :
Sur un an la crise a causé une baisse considérable des échanges commerciaux mondiaux sous l'impulsion de la baisse de la demande et de la production industrielle, ainsi que la chute des cours des principales matières premières. L'organisation Mondiale du Commerce prévoit un recul de 10% du commerce international en 2009, contre une croissance de 2% en 2008. L'ampleur finale de la baisse du commerce international et sa durée dépendront de la réponse des gouvernements à la crise, a précisé l'organisation dans son rapport sur le commerce international.
Un aspect marquant du ralentissement actuel du commerce international est la baisse synchronisée des exportations et des importations des grands pays développés et en développement depuis septembre 2008. Il n'y a pas eu d'effet de découplage rendant les pays en développement moins vulnérables.
Pour la zone euro les exportations baisseraient de 9,7 % en 2009 et ne repartiraient à la hausse qu'en 2010, au rythme trimestriel de 0,3 % au premier trimestre 2010, à la faveur de la reprise du commerce mondial. Elles finiraient l'année sur une progression trimestrielle de 0,8 %. Du côté des importations, une chute assez nette du taux de pénétration serait observée en 2009 puisqu'elles diminueraient de 7,2 % sur l'année 2009.

La production industrielle :
La crise a eu aussi pour effet, de baisser le rythme de la production mondiale vu les craintes des investisseurs et des industriels, et surtout les signes de baisse de la demande et de la consommation. Selon la Banque Mondiale, la production mondiale a chuté de 2,9 % en 2009, et la production industrielle a diminué de 15 % dans les pays riches depuis août 2008, et de 10 % dans les pays en développement, à l'exception de la Chine. Dans la zone euro dans son ensemble, la production industrielle a diminué de 18.4% durant la première moitié de l'année.

Emploi et chômage :
Pour l'organisation internationale du travail au moins 20 millions d'emplois devraient être perdus d'ici fin 2009 et les chiffres du chômage mondial devraient atteindre environ 200 millions de personnes. Les principaux secteurs touchés seraient : le bâtiment, l'immobilier, les services financiers et le secteur automobile. Si la récession s'intensifie, le nombre de personnes sans emploi devrait croître de 50 millions selon les prévisions de l'OIT.
En novembre 2008, l'OCDE a publié des estimations et prévisions selon lesquelles plusieurs pays membres (entre autres la Zone euro, les Etats-Unis et le Japon) connaîtraient en 2009 une montée du chômage, le nombre de chômeurs dans l'ensemble des pays de l'OCDE passant de 34 millions à l'automne 2008 à 42 millions en 2010. Le taux de chômage moyen des pays de l'OCDE s'établit à 8,5%, contre 6,1% un an plus tôt et 5,7% deux ans auparavant. Pour la zone euro, les taux de juillet 2007, 2008 et 2009 sont respectivement de 7,5%, 7,5% et 9,5%

Plans de relance :
La crise économique déclenchée il y a un an, a engagé les pays développés dans des plans de relance qui ont coûté plusieurs centaines de milliards de dollars, coupés sur les budgets publics, ce qui a causé des déficits budgétaires graves. Voici quelques exemples de ces plans de relance :
- La Chine : elle a prévu un plan de relance de 4 000 milliards de yuans, soit 586 milliards de dollars. L'équivalent de 13,88 % d'un PIB 2008.
- Le Japon : Son plan de relance a coûté 524 milliards de dollars, soit 10,82% d'un PIB 2008.
- Les Etats-Unis : Le plan de relance de l'économie américaine a coûté 939 milliards de dollars ce qui représente 6,55 % du PIB américain.
- Allemagne : Le plan de relance est évalué à 81 milliards d'euros ce qui correspond à 3,1% d'une année de PIB allemand.
- France : 26 milliards d'euros ont été allouées au plan de relance soit 1,28% d'un PIB 2008.
- Russie : 19 milliards de dollars ont été nécessaires pour le plan de relance russe, soit 1,08% du PIB russe.

Faillite des banques :
Les Etats-Unis d'Amérique ont connu la plus grande faillite des banques dans son histoire. Plusieurs banques de renommés ont déposé le bilan, ne pouvant pas faire face à une crise de telle ampleur. Au 6 septembre, le secteur comptait pas moins de 89 établissements en faillite depuis janvier. Soit une moyenne de 2,5 faillites par semaine.
Le coût global de la crise pour les banques dans le monde entier est de 565 milliards de dollars pour la seule exposition au secteur des « subprimes », mais 945 milliards de dollars pour le coût total de la crise financière, selon une estimation du FMI en avril 2008, qui révisera ce chiffre autour de 1500 milliards de dollars le 7 octobre 2008, à 2200 milliards de dollars le 28 janvier 2009, puis à 4000 milliards de dollars le 21 avril 2009.

Investissement :
Avec l'aggravation de la crise économique et financière, les flux mondiaux d'IDE sont tombés d'un niveau historique de 1 milliard 979 millions de dollars en 2007 à 1 milliard 697 millions de dollars en 2008− en baisse de 14 %. En 2009, le mouvement s'est accentué: selon des données préliminaires portant sur 96 pays, les entrées d'IDE afficheraient un recul de 44 % au premier trimestre de 2009 par rapport à la même période de 2008. La lente reprise attendue en 2010 devrait néanmoins s'accélérer en 2011. Mais la crise a aussi changé la donne, la part des pays en développement et des pays en transition dans le volume total des flux d'IDE ayant atteint 43 % en 2008.

Déficits budgétaires :
Les plans de relance engagés par les différents pays touchés par la crise ont causé des déficits budgétaires énormes, ce qui aurait des conséquences graves dans le futur. Par exemple :
Le déficit du budget de l'Etat français affichait au 31 juillet 2009, 109 milliards d'euros, soit deux fois plus que l'année dernière à la même période. La dette publique française devrait fin 2009 représenter près de 75% du PIB, bien au-delà des 60% imposés par le Pacte de stabilité et de croissance européen
Le déficit budgétaire américain a atteint les 1.300 milliards de dollars en juillet, sur les dix premiers mois de l'exercice budgétaire en cours qui se termine le 30 septembre. Ce chiffre est supérieur de près de 880 milliards de dollars au déficit qu'affichait le budget américain un an plus tôt. Selon les projections du Bureau du budget du Congrès, le déficit devrait dépasser la somme pharaonique de 1.800 milliards de dollars à la fin de l'exercice, le 30 septembre 2009.


Le marché de l'immobilier
La crise économique actuelle, est d'origine immobilière, suite aux problèmes des subprimes aux Etats-Unis. C'est pour cette raison que le marché immobilier était la première victime de la crise, avec l'enregistrement de chutes énormes dans les prix de l'immobilier et une baisse des ventes immobilières. Cette baisse a touché essentiellement les Etats-Unis et s'est ensuite propagée dans tous les pays du monde.
En Septembre 2008, la moyenne des prix du logement aux Etats-Unis a diminué de plus de 20% par rapport a leur milieu de l'année 2006 pointe.
De l'autre côté l'investissement en logement a reculé de 2,6 % en 2008 dans la zone euro. En 2009 et 2010, les prix immobiliers devraient chuter d'environ 10 % par an en France et en Espagne. Les nouveaux crédits aux ménages pour le logement ont continué de baisser (-22 % en janvier 2009 sur un an), dans la zone euro.

Chute des valeurs des actifs boursiers :
Depuis le début de l'année, les grandes places boursières internationales ont perdu presque la moitié de leur capitalisation. Cela signifie qu'environ 25 000 milliards de dollars sont partis en fumée, soit près de deux fois le Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis.
Entre le 1er janvier 2008 et le 24 octobre 2008, le CAC 40 baisse de 43,11%, le Dax (Allemagne) de 46.75%, le FTSE 100 (Royaume-Uni) de 39,86%, le Nikkei (Japon) de 50.03% et le Dow Jones (Etats-Unis) de 36,83%.

Après une année de crise tout le monde veut croire aujourd'hui à la reprise. Plusieurs signes positifs sont perceptibles depuis quelques semaines. Les bourses mondiales ont retrouvé les signes verts et ont repris plus de 50% de leur valeur en 6 mois. Plusieurs pays ont enregistré une croissance positive au deuxième trimestre de l'année en cours, spécialement la France et l'Allemagne. C'est le retour à la croissance selon l'OCDE, qui prévoit une croissance au troisième et quatrième trimestre 2009 en glissement trimestriel pour les Etats-Unis des croissances de respectivement +1,6% et +2,4%. Pour la zone euro : de 0,3% et 2%.
Nous espérons que l'année prochaine nous fêterons une année de fin de crise, ou une année de reprise. Croisons les doigts.


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