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Les salles des fêtes font contre mauvaise fortune, mauvais chœur !
Us et coutumes : Par tradition, pas de mariages durant le mois de Ramadan, alors que la religion ne l'interdit pas…
Publié dans Le Temps le 21 - 08 - 2010

Il n'y a pas de mariages chez nous au mois de Ramadan. C'est la tradition qui le veut ! Quoiqu'il n'existe aucun précepte ni de textes religieux interdisant les mariages pendant le mois du jeûne ! Cette tradition a obligé les salles des fêtes, qu'elles soient couvertes ou en plein air, à fermer leurs portes pendant ce mois saint. Un mois sans mariages ! Un mois sans boulot ! Un mois sans recettes ! Un coup qui pourrait être dur, surtout pour les salles saisonnières qui ne travaillent que pendant la saison estivale. Pour ces dernières, le mois d'août est la période où on fait le plein de fêtes nuptiales, selon les propriétaires de ces salles que nous avons rencontrés.
Le malheur des uns…
La prolifération des salles des fêtes à laquelle on assiste depuis plusieurs années, (il y en a au moins 12 dans ma petite ville de la banlieue sud, dont 9 en plein air !) devient une source de nuisance et de tapage nocturne pour les riverains qui souffrent le martyre chaque nuit à cause des bruits assourdissants émanant des haut-parleurs des troupes musicales qui dépassent souvent l'horaire fixé par la loi, sans se soucier de la tranquillité ni du repos des voisins. Pour ces derniers, le Ramadan a été d'un grand secours, c'est le mois salvateur qui leur a épargné davantage de tourments et de soucis. M. Salah, habitant à quelques mètres d'une salle en plein air, nous a déclaré avec beaucoup d'amertume : « j'aurais aimé que le Ramadan se poursuive toute l'année pour qu'il n'y ait plus de mariages, nous avons passé tout le mois de juillet et la première semaine du mois d'août dans un rythme infernal, chaque soir, il y avait un mariage, sans trêve. On dirait que les gens voulaient tous se marier avant Ramadan ! C'était vraiment insupportable ! » Justement, à l'approche du mois sacré, on a assisté à une multiplication sans précédent de mariages. Des mariages à gogo, si bien que toutes les salles étaient occupées : « le dernier mariage que nous avons eu, nous a confié un propriétaire d'une salle de fêtes de plein air, c'était trois jours avant le ramadan ! Mais dès le deuxième jour de l'aïd, les mariages vont reprendre et se poursuivront jusqu'à fin septembre, mais ce n'est pas avec la même fréquence, vu qu'à cette période, le temps change et des intempéries pourraient avoir lieu à tout moment ! » Cependant, un mois sans nuisance sonore est en soi un grand soulagement, même provisoire, pour les riverains qui sont contraints à endurer quotidiennement et jusqu'à une heure tardive le grand supplice causé par le bruit assourdissant des haut-parleurs. D'ailleurs, ils auront droit à cette trêve durant au moins les cinq ou six années à venir, vu que le mois de ramadan coïncidera dorénavant avec la saison estivale, saison des mariages par excellence. « Un mois sans mariages ; c'est déjà pas mal, a fait remarquer l'un des riverains, c'est mieux que trois mois de suite de tapage nocturne ! Heureusement qu'on ne se marie pas durant le mois de Ramadan chez nous, autrement ce serait un été infernal ! »
On fait moins de recetteS
Côté propriétaires, on peut dire qu'ils pourraient être touchés par cette trêve forcée de leurs activités. Un mois sans mariages, cela pourrait créer un certain déséquilibre financier et une baisse dans le chiffre d'affaires chez le propriétaire de la salle des fêtes. Faisons le calcul : si le prix de la location est en moyenne 1500 dinars pour la soirée, (sachant que certaines salles sont louées jusqu'à 3000 dinars la soirée !), le montant sera donc de l'ordre de 45000 dinars pour les trente soirées du mois. Une véritable fortune qui s'envole ! C'est que les salles des fêtes sont occupées durant tous les jours de la semaine et les propriétaires ont pignon sur rue durant toute la saison estivale, puisque les gens ne se contentent plus, comme avant, de se marier pendant les week-ends et les jours fériés. Actuellement, dès les premiers jours d'été, il ne se passe pas une journée sans qu'une union ne soit célébrée dans une salle de fêtes, sans compter celles qui se déroulent à la mairie ou sur les toits des maisons ! Pourtant, certains propriétaires, pour amortir le coup, ont transformé leur salle des fêtes en café chantant où les clients viennent en couples ou en familles pour siroter une boisson chaude ou fraîche en écoutant de la musique. M. K., propriétaire d'une salle de fêtes de plein air semblait faire contre mauvaise fortune bon coeur: « Nous devons respecter la tradition qui veut qu'on ne se marie pas pendant le mois saint, quoique cette coupure en pleine saison puisse nous causer quelques pertes, mais heureusement que l'activité va reprendre après le Ramadan ! Personnellement, je me demande pourquoi les gens ne se marient pas pendant le Ramadan, tant qu'il n'y a pas d'empêchements sur le plan religieux. »
Hechmi KHALLADI
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Que disent les Ulémas ?
Les Ulémas de l'Islam sont unanimes quant à la réponse à cette question : « il est tout à fait permis d'agir de la sorte, tant que vous prévoyez de faire la réception et la consommation du mariage après la rupture du jeûne et non plus tôt dans la journée. Allah a dit dans le Coran : « On vous a permis, la nuit du jeûne, d'avoir des rapports avec vos femmes ; elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles. ». Ainsi, rien ne s'oppose, d'un point de vue religieux, de se marier durant les jours du mois de Ramadan et que la réception et la consommation du mariage aient lieu la nuit. Mais, il faut dire que certaines traditions léguées de père en fils et à travers des siècles sont sacrées et ne sauraient être bousculées. La tradition chez nous veut qu'on se donne corps et âme au mois saint sans jamais se préoccuper des préparatifs, ô combien coûteux et fatigants, des fêtes de mariage. L'ambiance du ramadan est unique et ne doit en aucune manière être mêlée aux cérémonies matrimoniales qui, elles, ont leurs propres rites et protocoles. Le propriétaire de la salle des fêtes qui intervenait plus haut n'avait peut-être pas tort de poser la question ; et qui sait ? Peut-être aurait-il souhaité que dorénavant les gens se mettent à se marier pendant les soirées du ramadan, pour la simple raison que ses affaires ne soient pas entravées !


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