Cela devient interrompue toute cette hâte Est-ce qu'un automobiliste arrive à expliquer, et convaincre, la raison qui l'incite à vouloir arriver le plus vite possible à sa destination. Même après un sondage d'opinion, pour savoir ce que l'automobiliste envisage de réaliser ou à entreprendre de si urgent dès son arrivée ; la majorité des réponses sera insignifiante, soit celle de rentrer chez soi, d'aller au café, de regarder la télé ou de bouffer tout simplement. Est-ce que ces réponses nécessitent toutes ces vitesses vertigineuses ? Pour mieux apprécier ces constatations, il suffit de se positionner aux abords d'une route ou d'une autoroute, et de voir tout ce manège de véhicules. Des dépassements dans tous les sens, par la gauche, par la droite, et avec la manière stylistique d'une « formule un », de l'inclination de la tête du conducteur jusqu'au penchement du thorax soit à l'avant ou à l'arrière, il ne reste plus, peut-être, que de doubler par le haut et le bas, toujours dans l'esprit de vouloir arriver vite ; vraisemblablement avant un imaginaire inconnu. Des collements de pare-choc à pare-choc ( ce pare-choc qui ne pare rien, paradoxalement, lors des chocs) d'automobiles, de camions, de camionnettes et même des bus transportant des voyageurs ; lesquels voyageurs vivent un calvaire peu supportable. Un klaxon annonçant une arrivée de l'auto en trombe, ou en tombeau ouvert ; même une file de véhicules ne peut ralentir cette hargne à vouloir arriver vite, et le conducteur se fraie le passage à sa guise et à ses vœux, une urgence signalée sans signalisation. En une série variée de klaxons sa déclenche, c'est la « klaxonite : si la lexicologie du vocabulaire contemporain l'autorise à dire », ce sont alors différentes mélodies et compositions qui se déclenchent, et toujours avec la manière fantaisiste, celle d'appuyer, sur l'emplacement du déclenchement de ce magique klaxon, pour y transmettre un bruit à divers temps, tant apprécié aussi par les enfants, comme pour jouer de la trompette, la cymbale ou la clarinette. Non, la route n'est pas une aire de jeu pour les enfants, mais un lieu sacré et à prendre très au sérieux, car ce sont des vies humaines qui sont en jeu, proches des cieux. Par contre de prendre, justement, en considération ces enfants jouxtant les voies publiques, est plus qu'important. Même les jeunes conducteurs, tant critiqués par quelques-uns, ne sont pas si impulsifs qu'on le croit, mais plutôt réceptifs et compréhensifs, sauf qu'il suffit seulement de leur indiquer et de leur exposer les dangers de la route, et qu'en étant, même à l'instar de plusieurs anciens conducteurs qui y ont cru, considérés comme protégés par cette ferraille à l'intérieur de l'habitacle de cette damnée automobile qui tue quotidiennement sans cesse, n'est que pure illusion. Insensé ce comportement ! Jusqu'à quand va-t-il se poursuivre ? Et à tous les conducteurs, du monde entier, de resserrer l'étau afin d'arrêter ce fléau en net accroissement, et dont le nombre des disparus s'accroît en parallèle avec le nombre des parcs autos, et dire que ce sont des engins énergétivores. Même si la conduite sereine diminue sensiblement la consommation d'essence. Et puis il n'y pas que le comportement des conducteurs entre eux qui est incivique, mais il y a aussi un comportement de nonchalance, devenu une manie, celui des conducteurs vers les piétons et vice-versa. En effet, chacun à son tour essaye de se frayer une portion d'espace au détriment de l'autre, à son goût ou à la volonté de ses caprices, selon l'humeur. C'est ainsi que le piéton ose, même avec ses moyens de bonhomme dépourvu du présumé habitacle, rivaliser avec son vis-à-vis, pour être le devancier du passage, ou bien que le conducteur inconsciemment, puisqu'il oublie sa position de force dans l'habitacle en question va spontanément de sa part, cela devient en quelque sorte une semblable scène de coude à coude que l'on rencontre, couramment, soit dans les rues, dans les boutiques, les guichets ou bien dans les transports. C'est donc une question de discipline, nécessitant des principes de comportement réglementés et de priorité de passage, comme la règle sociale le prédit. Et cela devient comme un dialogue, improvisé à partir de la fable de la Fontaine « La Cigale et la fourmi », entre eux : -Le conducteur ayant roulé tout le trajet, se trouva fort lassé -Quand la route fut entamée, pas un seul sur le chemin -Il alla chercher différend avec le premier piéton déplacé -Le priant de lui laisser, quelques mètres pour circuler, jusqu'à la bifurcation prochaine. -Que faisiez-vous sur la chaussée ? Dit-il à son ralentisseur. -Je marchais, ne vous déplaise ! -Vous marchiez, j'en suis fort aise, eh bien courez maintenant : Automobilistes ! Respectons-nous les uns les autres sur la route, sourions un peu plus au volant. Et puis l'essentiel, sauf imprévu d'un incident ou d'une contravention, est d'arriver sain et sauf, avec en prime une nette avance sur celui qui marché à pied ou celui qui attend un moyen de transport.