Les nouvelles mesures prises en faveur de la promotion de l'emploi dans le cadre du programme économique et social à court terme du gouvernement provisoire, ont été, hier, au centre d'un point de presse tenu par M. Said Aidi, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle. Le volet relatif à l'emploi prévoit, la prise en charge de 200 mille jeunes à travers les interventions des mécanismes de la politique active de l'emploi, notamment le programme AMEL , outre le doublement des montants alloués aux programmes d'utilités publiques dans les régions afin d'en augmenter le nombre des bénéficiaires. Le programme AMEL, rappelle-t- on, tend à faire bénéficier les diplômés du supérieur sans emploi d'une indemnité de 200 dinars par mois durant une année, en attendant de trouver un travail, grâce à la participation à des actions de formation complémentaire, de reconversion et autres actions de mise à niveau et d'habilitation, et ceux pour ceux qui en expriment le désir. Selon le ministre, quelque 127 mille jeunes demandeurs d'emploi ont déposé des dossiers pour bénéficier du programme AMEL. Signalons que sur les 520 mille demandeurs d'emploi recensés, actuellement, en Tunisie, quelque 160 mille sont des diplômés du supérieur, de sorte que le programme AMEL va pouvoir bénéficier, également, à d'autres catégories de chômeurs. Risques d'aggravation du chômage Au départ, le nombre des recrutements dans la fonction publique était fixé à 14 mille postes, mais en raison de l'acuité et de l'aggravation prévisible du problème du chômage, en l'absence du programme économique et social signalé, il a été porté à 20 mille postes, avec une augmentation de 6 mille postes dont 3 mille dans l'Education nationale et 2 mille dans la Santé publique. En effet, avec la baisse de l'activité économique et de l'investissement consécutive aux derniers évènements vécus par le pays, durant et après la Révolution, et en l'absence de mesures urgentes, l'économie nationale enregistrerait une croissance variant entre 0 et 1% en 2011,tandis que le nombre des chômeurs atteindrait 700 mille personnes ( les 520 mille actuels auxquels viendraient s'ajouter les tunisiens revenus de Libye, les nouveaux diplômés de l'enseignement et de la formation professionnelle de cette année, les nouveaux chômeurs pour raisons techniques, et autres). Auparavant, on tablait sur la création de 85 mille emplois en 2011, dans les conditions normales, avec une croissance prévisible de 5,4% du PIB. Or, avec une croissance située entre 0 et 1%, on ne pourrait créer que 15 mille emplois. C'est dans cette perspective que ce programme économique et social ou plan urgent de sauvetage a été engagé par le gouvernement. Outre le volet relatif à l'emploi, les 17 mesures urgentes prises dans son cadre, concernent, aussi, l'appui à l'économie et son financement, le développement régional, et un volet social comportant un ensemble d'actions sociales. Tous ces volets sont complémentaires. Le ministre a indiqué, par ailleurs, que les recrutements dans la fonction publique seront effectués sur la base de concours et autres formules dans le cadre de la transparence totale et suivant des critères en cours d'élaboration fondés sur l'égalité de tous les Tunisiens, la compétence scientifique, l'âge, et les régions, car il y a un déséquilibre régional, à l'échelle de l'emploi. Il a été constaté que le taux de chômage parmi la population active, estimé à 14 % au niveau national, varie d'une région à une autre et va jusqu'à 40% dans certaines régions. Il y a aussi un déséquilibre entre les sexes. Dans la catégorie des chômeurs depuis deux ans, un tiers est composé d'hommes, tandis que les deux tiers sont des femmes.