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«Le défi majeur que relèvera la transition démocratique est l'élection de la Constituante» Adrianus Koetsenruijter Ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne à Tunis
Chef de la délégation de la Commission européenne à Tunis, le Néerlandais Adrianus Koetsenruijter a une longue expérience de la coopération européenne avec les pays du Sud. Il vient de participer au dernier forum international de Réalités. M Koetsenruijter nous parle dans cet entretien de la transition démocratique en Tunisie du problème de l'émigration et du devenir économique de la Tunisie.
Le Temps Tout d'abord quel est le bilan du travail de vos experts qui étaient de passage pour aider la Tunisie de réussir sa transition démocratique ?
Adrianus Koetsenruijter Le défi majeur lancé à la transition démocratique en Tunisie est l'élection de la Constituante. Nos experts sont venus depuis janvier et sont partis le 15 avril. Ils ont aidé l'équipe d'Iyadh Ben Achour pour la préparation du code électoral et ont travaillé avec le ministère de l'Intérieur. Ils ont visité et écouté tous les partis politiques et ont longuement discuté des différentes étapes des élections. Ils sont partis avec deux préoccupations : le temps qui presse et la préparation des élections surtout que l'échéance du 24 juillet approche. C'est un grand défi pour la Tunisie qui doit réussir cette étape importante de son histoire.
Quel est l'apport économique de l'Union Européenne pour la Tunisie ?
La baisse des activités économiques est liée aux derniers événements mais aussi au conflit en Libye. Ce qui influe énormément sur l'investissement et le tourisme. Nous avons décidé d'augmenter l'aide non remboursable avec plus de 60 % durant les années 2011, 2012 et 2013 soit 380 millions d'euros sur trois ans. C'est un bon montant mais ce n'est pas suffisant pour récupérer la perte économique du pays. Ce qui est important ce sont les négociations avec l'Europe pour l'ouverture des marchés européens dans le domaine agricole. Là aujourd'hui nous n'avons aucun avancement car le gouvernement actuel n'a pas le temps de se concentrer sur ce sujet. Nous avons même élargi notre offre et donner plus à la Tunisie. Mais je pense que tout va se remettre à l'ordre et personnellement je ne suis pas pessimiste pour le devenir de l'économie tunisienne. Si la Libye retrouve sa sérénité et si le Maghreb se développe d'une manière régulière, la Tunisie va retrouver sa vitesse de croisière et booster son économie. D'ici trois à quatre ans, la Tunisie deviendra le tigre du Maghreb au niveau économique.
Que pensez-vous du rôle de l'Union pour la Méditerranée en cette période critique ?
Aujourd'hui l'Union pour la Méditerranée reste un bon projet mais la situation politique dans la région freine son avancement car beaucoup de pays comme la Libye, la Syrie et la Jordanie sont encore en grande difficulté politique pour pouvoir avancer ensemble. Mais j'espère qu'un jour les pays européens et méditerranéens contribueront ensemble à réaliser ce nouveau pacte pour la démocratie, le développement et la sécurité.
Quelle solution doit-on trouver pour le problème d'émigration qui secoue la Tunisie ?
Les Tunisiens doivent trouver tout d'abord du travail dans leur pays. Pour ceux qui sont partis, ils n'ont pas trouvé du boulot et ont vu que la vie n'est pas facile que cela. Il y a un travail de sensibilisation nécessaire pour lutter contre cette émigration sauvage mais aussi on doit penser à consolider ensemble ce partenariat entre l'Europe et la Tunisie qui facilitera l'émigration légale des Tunisiens et réduire la clandestinité d'un nombre important de migrants.