• Un regain d'intérêt, quand même, pour le Journal Télévisé • Ennahdha, Ettajdid et le PDP occupent les devants de la scène médiatique Les médias tous genres confondus, jouent un rôle décisif dans la vie sociale, économique et politique. L'image, le mot et la parole ont un pouvoir incontestable étant donné qu'ils influent l'opinion publique et tracent même les orientations des Etats. Mais dans quel sens ? Comment et par quels moyens, surtout dans des périodes critiques et transitoires à l'instar de celle que la Tunisie est en train de franchir ? D'ailleurs, le sujet ne cesse de susciter l'intérêt des différents acteurs sociaux (société civile, partis politiques…) car nos médias sont largement critiqués par les observateurs. Certains jugent que les supports écrits et audiovisuels manquent toujours de professionnalisme et d'objectivité et d'autres plus conciliants considèrent que les médias tunisiens ont un long chemin à faire. Ils doivent d'ailleurs s'adapter avec la nouvelle donne et contribuer dans la construction d'une Tunisie démocratique libérée de toutes les formes de censure. Le sujet a même fait l'objet d'une conférence organisée hier, par le Forum Averroes et le Forum NOU-R à Tunis autour du thème « le rôle des médias dans la période de transition en Tunisie ». Une pléiade de spécialistes dans le domaine du sondage et de la presse ont pris part à cette conférence où il a été question notamment du rôle des médias avant et après le 14 janvier. Hassan Zargouini, président de la commission économique NOU-R a présenté par les chiffres les émissions les plus suivies en Tunisie avant et après la Révolution. Il a démontré dès lors, que les émissions de téléréalité captent le plus des téléspectateurs et ce avant et après le 14 janvier. En fait, les émissions « El Mousamaeh Karim et Andi Mankollek » attiraient les plus grands nombres de téléspectateurs, 41,7 % parmi eux regardent la première émission et 37,6 % la deuxième. Le sport vient dans le troisième rang, où 16,3 % des téléspectateurs sont attirés par Stade 7 et 14,3 % par Bel Makchouf. Les informations et plus particulièrement le Journal Télévisé n'attirait que 10,8 % des téléspectateurs avant le 14 Janvier. Effet de la Révolution Mais quel est l'effet de la Révolution sur le paysage médiatique ? Le Tunisien est-il toujours attiré par les mêmes émissions ? Les cours des événements ont fait que le Journal Télévisé capte l'attention de plus en plus de téléspectateurs, soit, 38,7 %. Il occupe d'ailleurs, la première position. Tout ça n'empêche que les autres émissions (Al Mousamah Karim) ainsi que celles d'événements sportifs ont toujours leur côte très élevée. Si nous avons enregistré une mutation au niveau du paysage médiatique visuel, l'audio reste presque le même. Ce sont les radios privées Mosaïque FM et Zitouna qui attirent le plus d'auditeurs. « Rien n'a changé » à ce niveau, conclut Zargouni. Cela s'explique d'après lui par le fait que « Mosaïque est restée fidèle à son ADN. Elle mise toujours sur le star système que ce soit en politique, en sport ou en Show biz ». « Mosaïque mise sur les gros calibres », enchaîne Zargouni. Parlant de la présence des partis politiques dans les supports médias et le rôle que ces derniers jouent pour donner un nouvel élan au paysage politique, le président de la Commission économique NOU-R déclare qu'Al Watania consacre le plus de temps à la vie politique soit la moyenne de 16 heures selon les chiffres des 15 derniers jours. Viennent par la suite respectivement Nessma TV avec 7 heures et Hannibal TV avec 4,7 heures. C'est le parti Ennahdha qui attire le plus les chaînes télévisées car, on lui réserve 16,9 % des heures de diffusion. Ettajdid vient juste après avec 16,1% et le Parti Démocrate Progressiste avec 8,4 %. « Si on compte en Tunisie plus de 60 partis politiques, ils ne sont pas tous présentés dans les différents supports médiatiques », déplore Zargouni. « D'où le grand risque que la Révolution n'enlève pas les privilège accordés déjà à certains partis politiques », toujours d'après lui. Le rôle des médias et du 4ème pouvoir est par conséquent, très important. Il est temps en fait, de donner la parole à toutes les parties et de changer les méthodes de travail. C'est le chemin à parcourir pour retracer une position et surtout jouer un rôle déterminant dans l'instauration de la Démocratie.