C'est l'écrivain saoudien Youssef Ibrahim Al Mohaimid qui vient de remporter le prix Aboulqacem Echebbi dans sa 24ème édition, qui a eu lieu le 25mai 2011 à Dar Hassine, pour son roman: «Les colombes ne volent pas à El Bouraida". Fondé en 1984, ce prix a été décerné auparavant à deux écrivains tunisiens: Radwane Kouni pour son roman «L' hennissement des grenades » et Fraj Hwar, pour son roman « Le complot ». Cette session compte 135 romans arabes de 14 pays, dont la Tunisie, qui s' étaient portés candidats au prix: Palestine, Maroc, Egypte, Liban, Syrie, Arabie Saoudite, Sultanat d' Oman, Yémen, Libye, Koweït, Emirats Arabes Unis, Irak et Bahreïn. Suite aux délibérations du Jury désigné pour cette édition, le vote était unanime en faveur du roman sélectionné et dont « le titre est à résonnance expressive plutôt que révélatrice », explique l' auteur. Et d' ajouter: « Je suis fier de remporter ce prix portant le nom du grand poète arabe Aboulqacem Echebbi, chantre de la dignité, la liberté et la volonté des peuples assujettis." précise-t-il. Fanatisme, solitude, prohibition de l'art, conflit familial et extrémisme, tels sont les thèmes qui constituent la charpente de son œuvre dont les événements se déroulent dans la région du Kassim et plus précisément, "El Bouraida", réputée pour avoir été le foyer des extrémistes."El Bouraida, c'est ma ville natale, celle de mes ancêtres, confie -t-il, le lieu qui m'a inspiré. Le roman relate par ailleurs l'histoire tragique d' un jeune homme victime d'un harcèlement sans répit, frôlant la névrose". Le romancier livre le récit de Fahd, tenaillé et condamné à l' extrémisme pour avoir été féru de peinture tout comme sa sœur, elle aussi traumatisée pour la même raison, par son oncle et ses cousins. En proie au dogmatisme et à une vision discréditée de l' art, le protagoniste du roman en question, témoigne d' un sujet d' actualité, le terrorisme, dont les répercussions n'ont pas cessé de sonner le glas d' un tourbillon de terreur et d'étirage. Il ne fait guère de doute, que l'auteur traite d'un sujet que d' évidence il connaît bien, vu que son pays ne cesse de souffrir de ce fléau mondial qu'est ‘‘le terrorisme'' répandu dans les quatre coins du monde. Au nom de la religion, les extrémistes favorisent des exactions perpétrées ,enrobées dans un épais brouillard d' hystérie dogmatique et d' obscurantisme qui menacent les sociétés arabes. Le roman donne à voir que le champ de bataille de ce fléau ne se situe pas seulement sur le plan sacerdotal et militaire mais aussi, littéraire dans la mesure où réalité, engagement intellectuel et création romanesque s' enchevêtrent pour former un tout cimenté par l' écriture.