•Aujourd'hui, le rectorat de la Manouba Ils sont plus de 6000 assistants contractuels en Tunisie à travailler dans des conditions précaires et déstabilisantes. Ni attestation de travail, ni fiche de paie et parfois même sans couverture sociale, les assistants contractuels manifestent leur colère partout dans le pays. Enseigner avec les méandres administratifs Après Gafsa, Sousse, Gabès et Sfax, aujourd'hui, c'est autour des assistants contractuels du gouvernorat de la Manouba de faire un sit-in devant le rectorat. Le 28 février une grande manifestation vient d'être annoncée par les syndicats des assistants contractuels. Elle se passera, cette fois-ci, devant le ministère de l'Enseignement supérieur. Ce mouvement syndicaliste national de la CGTT vient après les vaines et maintes tentatives de trouver une solution quant à la régularisation de la situation des assistants contractuels. Depuis 5 mois, des demandes de négociations, de rendez-vous, de réunion, ont été posées au bureau d'ordre du ministère de l'Enseignement supérieur. Aucune réponse, ni par le refus, ni par l'acceptation. Face à ce silence aberrant, les enseignants universitaires contractuels se sont, donc, trouvés obligés de manifester leur mécontentement et procéder à un sit-in devant les rectorats de chaque gouvernorat à différente dates. Il est à rappeler que les assistants contractuels sont condamnés au chômage, une fois que les quatre contrats que l'Etat leur octroie sont épuisés et qu'ils n'ont pas eu le temps d'achever leur thèse. Mise à part, les salaires que l'on ne verse que chaque 6 voire 8 mois et les contrats non automatiquement renouvelables. Cerise sur le gâteau : ils n'ont même pas le droit à une fiche de paie, ni à une attestation de travail. De quoi démotiver le plus pieux et dévoué des enseignants ! Que l'on ne s'étonne pas par la suite, de sort qu'est réservé à l'enseignement. Le déclin du niveau de nos étudiants s'expliquerait entre autre par la situation instable et irrégulière du précepteur… Emira Ben Saâd, assistante contractuelle, spécialité Arts et Communications, à la Manouba «Je suis à mon troisième contrat. J'appréhende les fins d'année universitaire. L'été, c'est infernal. Je me demande si l'on va me recontacter pour le renouvellement du contrat ou pas. Cette situation est bien celle de tous les assistants contractuels en Tunisie. Voilà, maintenant cinq mois que le syndicat national des Assistants Contractuels tente bien que mal d'avoir une réunion avec les ministres de l'enseignement supérieur. Peine perdue. Malgré toutes les tentatives, aucune réponse ne vient de la part de l'ancien ministre Refaât Chaâbouni ou l'actuel Moncef Ben Salem. Nous travaillons dans des conditions très instables. On ne reçoit nos salaires qu'après 6 mois et il y a toujours du retard. Là, on est déjà au second semestre depuis 3 semaines et on n'a toujours rien reçu ! Du coup, même notre couverture sociale n'est plus valable. Là, non seulement, on n'a pas eu notre paie, mais en plus mon carnet de la CNAM a expiré. On n'a ni contrat de travail, ni fiche de paie, ni sécurité sociale ! Pourtant les PES (maîtrisards ayant réussi au CAPES), après avoir travaillé 2 ou 3 ans dans l'enseignement secondaire et se sont aujourd'hui des détachés pour devenir enseignants universitaires ; ont été titularisés depuis le 11 septembre 2011, tout en ayant l'avantage de voir leur volume horaire réduit. Aujourd'hui, nous organisons cette manifestation devant notre rectoral à la Manouba pour revendiquer la régularisation de notre situation. D'ailleurs, le 28 février, tous les syndicats régionaux des assistants contractuels feront une grève générale devant le ministère de l'Enseignement supérieur.»