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Quand Cheikh Rached et Samir Dilou montent au créneau
Confusions, cafouillages, mauvaises causes mauvais procès….
Publié dans Le Temps le 21 - 02 - 2012

En 1794, mourait guillotiné, Jean Baptiste Gobel, qui avait proposé la rédaction des articles 10 et 11 de la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen où il est stipulé : "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. "
Il est ainsi mort pour ses idées, qui, purement et simplement n'ont pas plu à ses adversaires.
C'est que la liberté d'expression a toujours été une arme à double tranchant, au service des régimes totalitaires et des dictateurs qui trouvent souvent des prétextes pour, sinon l'écarter, en tous cas la restreindre au maximum.
Les restrictions à la liberté d'expression ont toujours existé et les lois qui la réglementent ne sont pas toujours intervenues pour prévenir les abus et les atteintes aux autres libertés. Certaines lois ont pour but de la limiter.
La liberté de la presse est le corollaire de la liberté d'expression, et c'est la Raison pour laquelle, sous les régimes dictatoriaux elle est réduite, sous prétexte de ne pas porter atteinte à la dignité, et à l'intégrité d'autrui, avec des sanctions pécuniaires ou même privatives de libert pour les contrevenants.
Tel a été le cas en Tunisie, durant plusieurs décennies, tant sous le régime de Bourguiba que sous celui du président déchu. Les journalistes qui à l'époque osaient donner leur opinions sur un problème déterminé, politique fut-il ou social, étaient jetés en prison, et oubliés dans leurs cellules, pour un bon bout de temps.
On n'avait pas le droit d'émettre des idées qui contrevenaient à celles de Bourguiba, concernant par exemple ce qu'il appelait « la démocratie et le parti unique » idée qui lui était chère.
Cela a empiré avec le président déchu, qui sous le couvert de la liberté d'expression, sanctionnait ses contradicteurs en les traitant « d'ennemis de la liberté » et en les accusant notamment de porter atteinte à l'intégrité d'autrui et à la liberté du culte.
Certains membres du gouvernement actuel, en savent quelque chose, ayant été inculpés « d'appartenance à une organisation non reconnue par la loi » avec comme pièces à conviction tenant lieu de preuve à charge, des livres d'exégèse du Coran !
Ces pratiques, ne doivent plus avoir leur place dans la Tunisie postrévolutionnaire.
Toutefois on assiste depuis quelque temps à certains faits, qui sont pour le moins ahurissants et qui suscitent l'inquiétude quant au devenir de la liberté d'expression dans notre pays.
En effet le courant Salafiste ne fait que s'intensifier et prendre de l'ampleur par des manifestations de toute sorte.
Les troupes Salafistes veulent se faire entendre par tous les moyens, que ce soit, à travers les Imams ou les prédicateurs qui font le tour des mosquées du nord au sud du pays, et gagnent de plus en plus du terrain.
A quoi appellent-ils ? à combattre les mécréants, et les suppôts de Satan
Et qui sont ces derniers ? Eh bien tous ceux et celles qui ne suivent pas à la lettre les préceptes de l'Islam, dont notamment le port du Niqab et…..l'excision des jeunes filles. Le prédicateur Wajdi Ghoneim qui incite à cette pratique, est reçu à bras ouverts partout où il va. Il a été acclamé à la Coupole à Tunis, et à Sfax, où il a fait le plein.
Au nom de quoi ? De l'appel au respect des préceptes de l'Islam, sous couvert de la liberté d'expression. Nous y voilà.
Celle-ci est par contre restreinte et constitue une atteinte aux bonnes mœurs , et aux valeurs sacrées à chaque fois qu'un artiste se produit pour s'exprimer dans le cadre limité d'une œuvre de cinéma ou de théâtre.
Bien plus on fait appliquer les règles de droit commun pour jeter en prison le directeur d'un journal, à cause d'une parution d'une photo jugée contraire aux bonnes mœurs. N'est-ce pas un délit de presse pour lequel le contrevenant, n'encourt normalement aucune peine privative de liberté ? C'est d'ailleurs dans le but de préserver toute atteinte à la liberté d'expression, qu'a été promulgué le nouveau décret-loi, mais qui n'a jamais été mis en application.
Le journaliste va-t-il se morfondre dans sa géôle ?
Le ministre des droits de l'Homme, ne semble pas accorder beaucoup d'importance à la question. Bien plus, il s'en prend, dans un meeting organisé à Bizerte, aux médias qui s'attaquent aux prêches de Wajdi Ghoneim, en « se basant sur ses anciennes déclarations sur l'excision des jeunes filles » ajoutant que :
« ces journalistes qui n'ouvraient la bouche que chez le dentiste, s'amusent maintenant à violer le sacré, dans des torchons qu'ils qualifient de journaux en ornant leur première par des photos de nudité…. »
Corrélativement, le chef du parti Ennahdha a fait paraître un communiqué dans lequel il a notamment « dénoncé les troubles semés dans les moquées afin de porter atteinte aux fidèles ainsi qu'aux Imams et aux prédicateurs, ce qui constitue par là même une atteinte à la liberté d'expression, celle-ci étant parmi les acquis de la Révolution. »
En fait chacun voit midi sous sa porte. Il en va de même pour la liberté d'expression qui est invoquée pour défendre les prédicateurs obscurantistes et adeptes des pratiques de l'homme préhistorique, mais qui est refusée à ceux qui s'érigent contre ces pratiques. Ce qui ne constituent nullement une atteinte à l'intégrité des fidèles, ni une incitation à la Fitna. Celle-ci étant un mot, comme la liberté d'expression, utilisée au gré des vents, et notamment par les champions du double langage, ceux qui sont marqués par le dédoublement de la personnalité !


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