• Normalisation de la situation dans la quasi totalité des mosquées Lors du point de presse périodique interministériel tenu, hier, au palais du gouvernement à la Kasbah, le ministre des affaires religieuses, Mr Noureddine Khadémi, a annoncé l'ouverture de la saison du petit pèlerinage (Omra), début avril. Un système d'inscription électronique pour l'accomplissement du petit pèlerinage à travers l'Internet a été établi et devra être mis en service, dans les prochains jours , par les soins d'un fournisseur d'accès saoudien, conformément à un contrat conclu avec lui , il y a deux jours. S'agissant du pèlerinage (Al Haj), une délégation tunisienne doit se rendre prochainement en Arabie saoudite pour conclure les contrats relatifs au séjour et au transport des pèlerins tunisiens. Au retour de la délégation signalée, le ministère des Affaires religieuses arrêtera un plan complet pour assurer le bon déroulement du pèlerinage et son organisation sur des bases solides de nature à éviter les lacunes atteignant les dépassements, enregistrées au cours de la saison de 2011. Ce plan concernera tous les aspects du pèlerinage, s'agissant entre autres du séjour, du transport, des prestations sanitaires, religieuses , de l'accompagnement . Les orientations retenues dans le cadre de ce plan seront appliquées en ce qui concerne tous ces aspects matériels et organisationnels. Le ministère a consacré toute la période passée pour faire le diagnostic de la situation concernant le pèlerinage et le petit pèlerinage, ce qui explique le retard enregistré dans l'ouverture de la saison du petit pèlerinage, de sorte que le ministère a voulu prendre son temps afin que les décisions adoptées soient à même de garantir le déroulement de la saison du pèlerinage pour 2012 dans les meilleures conditions et éviter les erreurs du passé et les lacunes dues à l'improvisation. La mise en service du système électronique sera effectuée, incessamment, dès le règlement de la question financière. Le ministre des Affaires religieuses a évoqué, par ailleurs, la situation anarchique que les moquées du pays ont connue, après la révolution, à cause de l'effacement de l'Etat et des autorités de tutelle en la matière , comme toutes les autres institutions de l'Etat. Cette anarchie s'est traduite par une véritable mainmise sur les mosquées de la part de quelques groupes mal définis et leur confiscation au service de leurs propres intérêts, en écartant par la force les cadres religieux officiels qui y exercent et en nommant d'autres cadres à leur place. Ces interventions anarchiques ont porté, aussi, sur des changements d'ordre matériel apportés aux mosquées. Le ministre a rappelé le communiqué publié dernièrement par son département et rappelant l'illégalité de toutes ces immixtions dans le fonctionnement des mosquées qui est du seul ressort du ministère des affaires religieuses. Au début, l'anarchie a touché près de 400 mosquées sur les quelques 6000 édifices religieux que compte le pays. Le ministre a signalé que la situation se normalise progressivement et que ces interventions anarchiques ne touchent désormais que quelques dizaines de mosquées. Il a indiqué que les efforts se poursuivent pour circonscrire ces interventions et ramener la stabilité aux mosquées, notant que la nomination des cadres religieux, notamment les imams prédicateurs et les imams obéit à des critères dont la compétence scientifique dans les sciences religieuses, la moralité et le rayonnement. Les mosquées, a-t-il dit sont des lieux de culte, mais les affaires religieuses sont étroitement liées aux autres affaires, de sorte que les prédicateurs religieux peuvent parler de tous les sujets du point de vue religieux comme les droits de l'homme, la valeur du travail, le développement économique. Cependant, les mosquées ne sont en aucun cas des espaces pour faire de la propagande politique ou autres. Il a émis l'espoir que le département franchira dans les prochains mois des pas importants sur la voie de la réalisation de l'entente et de la cohésion intellectuelle, tout en encourageant la différence constructive. Se fondant sur des versets coraniques, le ministre des Affaires religieuses a mis en relief l'importance que l'Islam accorde à la différence des points de vue et il existe toute une science dans l'Islam qui s'occupe des règles et des conduites à suivre concernant la différence que ce soit celle existant entre les groupes des Musulmans ou celle existant entre les Musulmans et d'autres communautés. Dieu a accepté de dialoguer avec Satan, comme il est dit dans le Coran. Aussi, le dialogue est un principe religieux, coranique et divin, outre son caractère civil. Le ministre a condamné le geste criminel commis à l'encontre du drapeau tunisien dans l'enceinte de la Faculté des lettres set des sciences humaines de la Manouba, recommandant de ne pas l'exagérer et de s'occuper principalement des sujets qui intéressent de plus près les Tunisiens et qui sont l'amélioration de leurs conditions de vie, l'emploi et le développement économique et social. Il a insisté aussi sur l'attachement à la cohésion des tunisiens autour de la doctrine malékite et le refus catégorique de l'extrémisme sous quelque forme que ce soit et dans quelque domaine que ce soit.