Dans une conférence de presse donnée lundi dernier dans un hôtel huppé de la banlieue nord de Tunis, Marcel Khalifa, un monument de la chanson arabe engagée, s'est adressé aux journalistes avec un texte qu'il a écrit lui-même pour la circonstance. Un texte, si proche d'un poème en prose, où il a parlé de son histoire avec le festival de Carthage et du public tunisien pour qui il voue un respect et une estime inégalables. Il relata sa première venue en 1981alors qu'il n'avait pas encore la trentaine et parla ensuite de la Révolution tunisienne : « Votre Révolution, a-t-il dit, passe pour un diamant enfoui dans les profondeurs de notre parcours artistique et humanitaire, et si mes travaux ont toujours rencontré un écho favorable chez vous, c'est parce qu'ils s'adressaient à un peuple qui a voulu la vie ! » Il parla également de ses principes et de ses chansons engagées qu'il défend toujours avec acharnement en privilégiant toujours la recherche musicale et la créativité et qu'il met constamment au service des causes arabes, notamment après la Révolution tunisienne qui a déclenché « le printemps arabe ». Le chanteur libanais a souligné dans cette introduction le rôle universel de la musique et de la chanson en tant qu'un moyen d'atteindre son but et d'exprimer son humanité : « Nous n'arrêterons pas de revendiquer la liberté, la justice et la démocratie à travers la promotion de nos moyens artistiques et ce, malgré les détracteurs de l'art et des critiques adressées aux artistes. Nous écrivons notre vie comme nous la vivons ; nous dessinons nos rêves en toute liberté et nous tenons à être ce que nous voulons et non pas ce qu'ils veulent... » Il finit par adresser au peuple tunisien ses meilleurs vœux pour cette nouvelle ère démocratique : « c'est un grand bonheur pour moi, a-t-il conclu, de vivre avec vous cette nouvelle étape dans ce pays qu'on a toujours aimé de tout cœur ! »
L'artiste a ensuite répondu aux questions des journalistes qui ont trait à son parcours musical, à ses nouveautés et à sa tournée en Tunisie. Concernant sa tournée en Tunisie, Marcel Khalifa a exprimé son bonheur de se retrouver parmi ses fans en Tunisie, sachant qu'il avait exigé des organisateurs de se produire surtout dans les régions intérieures du pays, pas seulement à Carthage. Après un passage à El Djem ( 10 juillet), on le rencontre à Sidi Bouzid (le 11 juillet), à Sbeïtla (le 12 juillet), à El Kef (le 13 juillet) et au Festival de Boukornine (le 14 juillet). « C'est de notre devoir de faire partager des moments de bonheur avec les habitants de ces régions qui ont joué un grand rôle dans la Révolution et consenti beaucoup de sacrifices», a-t-il confié. A propos des concerts qu'il va donner, l'artiste a annoncé qu'il serait accompagné d'une troupe de 25 membres et d'une équipe technique très importante dans le but de présenter des concerts réussis sur tous les plans. Il interprètera, à part ces chansons en vogue, des tubes extraits de ses deux derniers albums dont les paroles sont de Mahmoud Derwich où le public découvrira un autre genre de musique, notamment la musique de chambre. A la question si M.K changerait de son style lyrique, révolutionnaire et engagé après « le printemps arabe », l'artiste a répondu que durant tout son parcours, ses chansons ne sont pas reliées à des événements particuliers, mais qu'il avait toujours chanté pour les peuples, la liberté, la paix, la justice et la démocratie, quelles que soient les circonstances, dans la mesure où ses œuvres musicales ont toujours une dimension universelle et véhiculent des valeurs humaines.