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Le journalisme à l'épreuve de la transition «Chocolat chaud» ou le délit d'intégrité !
Droit de réponse
Publié dans Le Temps le 17 - 07 - 2012

« Bonjour la République Tunisienne libre mais toujours en voie de démocratisation ! ». Ainsi démarrait mon émission « Chocolat chaud » un jour sur deux sur RTCI.
Une émission qui traitait de l'actualité politiques, économiques sociales ou culturelles du pays et de thématiques liées à la transition démocratique.

Suite à toute la polémique provoquée par mon acte de dénonciation des revers du métier le 23 juin dernier, date à laquelle j'ai informé ma direction de mon refus de changer le titre de mon émission pour le mois de Ramadan par égard pour les jeuneurs. J'ai donc fait ma dernière émission et je me suis tenue à disposition de la direction d'RTCI qui n'a pas donné suite à mon refus et qui m'interdit, au même titre que ma collègue Nadia Haddaoui, l'accès à la radio!

Les versions se suivent et ne se ressemblent pas !

La direction de la RTCI, donne, à chaque fois, en réponse à ce que j'ai dénoncé une version aussi différente qu'infondée et se plait à brouiller les pistes. Mais la question première est beaucoup plus profonde et plus grave. Il n'en faut pas de peu, justement, pour qu'une journaliste décide de dénoncer en risquant son travail, son salaire (que je n'ai pas touché depuis trois mois il faut le dire !)... Et l'enjeu n'est pas aussi simple et banal comme prétendu dans l'article publié le Mardi 10 juillet sur ce journal portant le titre « deux polémiques pour le prix d'une RTCI » par Sophie Alexandra Aiachi.

La mainmise et l'ingérence du PDG de la radio (poste strictement administratif) dans le contenu rédactionnel est un premier signe alarmant du retour des vieilles pratiques, d'un côté, (il est à noter qu'il a déjà censuré une émission sur la Radio Culturelle « Ain Ala Al Hadath » de Hechmi Troudi, à son arrivée et discrédité son comité de rédaction le 21 mai 2012), et de l'autre, l'attitude passive et incliné de la Direction d'RTCI qui s'est complètement désolidarisé de ces journalistes et adhéré aux décisions arbitraires de la Direction Générale, sans défendre ses deux matinales à succès « Chocolat chaud » et « Café noir » est inquiétante.

La nouvelle grille en question, argument essentiel de contre attaque d'RTCI, avait bel et bien « démarré le 18 juin pour durer au minimum un mois à l'antenne avant Ramadan » pour citer les propos tenu par Donia Chaouch, Directrice d'RTCI lors de la fameuse réunion devant le PDG de la radio Mohamed Meddeb, la rédactrice en chef des news Sonia Attar, Nadia Haddaoui ma collègue, et moi-même. Dans cette même réunion, on nous mettait devant le fait accompli, on se devait « d'obéir » et il ne fallait pas que l'on oublie qu'après plus d'un an de travail, on n'avait pas encore de statut et qu'on se devait de s'exécuter sur le champ!

Aucun dialogue, aucun échange, des décisions unilatérales, castratrices qui ne se soucient guerre des dommages collatéraux, à savoir, des journalistes opprimées et des auditeurs privés de deux émissions qui marchent bien, qui sont suivies écoutées et qui ont contribué à relever la barre d'RTCI, selon le témoignage, de Habib Belaid ancien PDG de la radio, Issam Marzouki, l'ancien Directeur d'RTCI, et Donia Chaouch, elle même qui n'a jamais cessé de me suivre de près et de me faire des compliments sur la qualité de mon travail avant même de devenir la Directrice d'RTCI. Elle a même souhaité m'intégrer définitivement dans l'équipe de l'animation. Alors ce serait de la mauvaise foi que de prétexter du travail insatisfaisant! Et quand bien même, pourquoi n'y a -t-il jamais eu de sanction a notre encontre? Et est ce que cela justifie ce qui s'est passé? une irruption anti-professionnelle au studio sur antenne et en direct de la Directrice Donia Chaouch, la censure d'un podcast (de l'émission «Café noir» du 25 juin) qui jusqu'à ce jour est introuvable!

La direction d'RTCI parle de 36 heures de travail que j'aurais refusé de faire, alors que personne ne les faites au sein d'RTCI, les animateurs font au maximum neuf heures par semaine, d'un côté, et de l'autre le journalisme est-il sédentaire derrière un bureau? Le journalisme c'est avant tout du terrain et le travail de terrain se doit d'être comptabilisé. De ce fait, mes 36 heures, je les fais et les dépasse parfois travaillant de jour comme de nuit, payant de ma poche les frais de téléphone et de déplacements, utilisant mon ordinateur privé et ma propre connexion internet, par défaut. Qu'on ait la décence de ne pas évoquer ma vie privée et mes bébés parmi la multitude de mensonges! La vie privée ça se respecte!

Le Renouveau d'une journaliste face au déclin d'un média public

A mon arrivée à la radio en tant que détachée du Renouveau, le choix m'a été donné de rejoindre soit l'équipe des news soit l'animation, je n'ai pas hésité à choisir le deuxième camp. D'ailleurs cette séparation entre l'animation et le journalisme est archaïque et dépassée, puisqu'un animateur qui n'a pas de formation éthique et déontologique du métier risque de manquer d'objectivité et de réflexes professionnels sur antenne. Ensuite, aucun document administratif ou officiel ne stipule mon affectation aux news, se qui fait de la décision soudaine ne nous y envoyer un abus de pouvoir injustifié. Raison de manque d'effectif a été avancée, à la quelle je réponds : si manque d'effectifs il y a, il existe aussi bien dans le camp de l'animation que dans celui des news. Il faut savoir que RTCI roule avec uniquement cinq titulaires en animations alors que dans les news il y a facile une dizaine de journalistes.

Oui je viens du Renouveau, puisque cela a été avancé, mais je n'ai jamais adhéré au parti ni eu de carte RCD. Je n'ai jamais caressé dans le sens du poil le parti et n'ai jamais eu aucune compromission. Les archives sont là, je défie ceux qui se cachent sous cet argument de trouver ne serait qu'un mot prouvant ma « mauvitude ». On ne peut pas en dire autant pour d'autres personnes !

J'écrivais à la page culturelle, je parlais de cinéma, de théâtre, de peinture, de danse et de littérature et ce travail était un exutoire, une fenêtre ouverte sur un monde que j'affectionne particulièrement, le monde artistique. L'art, espace de liberté par définition et par excellence. J'ai choisi un créneau où je pouvais bénéficier du plus grand crédit possible de liberté d'expression. L'art n'est t-il pas révolutionnaire par essence. N'est t-il pas critique et remise en cause au plus profond!

Non, ce n'est pas une campagne de règlement de comptes !

Ce que j'ai fait est une sonnette d'alarme tirée pour que les médias publics défendent leur indépendance et leur impartialité et ne sombrent pas sous la coupe de qui que ce soit. Quel serait sinon les acquis de notre révolte si on devait garder le dos courbé!

Je n'ai nul besoin de provoquer un conflit ou de faire le buzz pour me faire de la publicité au prix d'une radio, RTCI, mon nom est, sans prétention, assez connu sur la place. L'enjeu aujourd'hui beaucoup plus grand. Il dépasse ma petite personne ou mon égo de journaliste. Il s'agit de briser le tabou, ne pas céder, et dénoncer la volonté claire et nette de briser le continuité de tout les efforts fournis durant la transition démocratique et l'intention évidente d'asservir les médias publics.

J'en réfère donc au Syndicat National Des Journalistes Tunisiens, qui m'a exprimé tout son soutien, pour me représenter et traiter mon conflit avec la radio tunisienne puisque mon intégrité et mon professionnalisme ne font l'objet d'aucune polémique. Les différents témoignages de solidarité venant de mes collègues, des auditeurs et de différents acteurs de la société civile montre à quel point mon travail était suivie et apprécié.

J'ai décidé de dénoncer les débris d'une dictature toujours à l'ordre du jour, parce que se taire c'est se compromettre. Il en va de l'avenir des médias publics qui se retrouvent par la force des choses en voie d'asservissement. Je dénonce l'abus de pouvoir, la censure et l'autocensure toujours présentes, les menaces indirectes et la pression que subit un journaliste aujourd'hui, son statut précaire et le salaire dérisoire qui devient une arme retournée contre lui. Je ne me place aucunement en victime mais je défends tout simplement les médias publics qui sont le dernier rempart contre une «dictature naissante» car le seul garant d'une information neutre et objective, et la condition sine qua non pour un passage réussi vers la démocratie. »

Najoua Zouhair, Journaliste à RTCI


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