Il est parfois assez difficile de trouver les mots qu'il faut pour qualifier le comportement d'un père. Il s'agit plutôt d'un ogre. D'un être humain qui ne diffère pas d'un animal. Même les animaux sont dotés de sentiments envers leurs progénitures. Qu'ils soient féroces ou domestiques ils les élèvent parfaitement, les allaitent et les entourent de toute la tendresse requise.
Il s'agit d'un drame atroce, Deux petits enfants dont l'aîné est âgé de cinq ans alors que le 2ème a à peine deux ans. Deux enfants innocents, ont été sauvagement assassinés par leur père. S'agit-il vraiment d'un père ? Il a commis son acte en gardant tout le temps un sang froid jamais connu dans ce genre de situation. Il a donné à manger à l'aîné puis lui a ligoté les mains, s'est armé d'un couteau grand calibre et s'est présenté devant le gosse. Ce dernier le regardait il le suppliait de ne pas lui faire du mal. Il essayait de réveiller un sentiment humain chez cet être qui se tenait debout devant lui l'arme à la main. Rien. Il commence à asséner des coups. Le sang giclait de partout. L'autre petit, assis dans un coin de la chambre regardait la scène.
Une fois assuré de la mort de son petit il lui a écarté les côtes de la poitrine et lui a carrément enlevé le cœur qu'il a déposé sur le cadavre.
Le lendemain matin, il se réveille, donne à manger à son 2ème enfant puis comme le premier, il utilise le couteau et frappe. Le petit est sauvagement assassiné comme son frère.
Après avoir commis son acte, il allume une cigarette, tire une bouffée et quitte le domicile sans aucun sentiment de gêne, de peur ou de regret.
Une famille détruite par le comportement d'un être sans foi ni loi, ni aucun sentiment humain. Une famille envahie de tristesse. Des larmes, des pleurs.
Pourtant, le jeune homme issu de la ville de Ghardimaou au nord ouest de la Tunisie a connu la fille issue de Kairouan. Ils travaillaient ensemble dans la même usine située à la nouvelle Médina du côté du gouvernorat de Ben Arous. Leur liaison s'est consolidée par un mariage. Ils ont eu deux enfants Wissam l'aîné et Wadïï. Tout allait bien jusqu'au jour où l'époux a perdu son travail. Sa femme se donnait à fond pour parvenir à nourrir ses enfants et répondre aux besoins du foyer. N'empêche qu'entre temps, des altercations éclatent entre le couple de par le fait que seule l'épouse faisait l'effort. Ne pouvant plus admettre que son mari ne travaille pas, elle est allée se plaindre auprès du commissaire de police pour lui expliquer sa situation et le fait d'avoir été battue par son mari à deux reprises quand elle lui a demandé de l'aider pécuniairement à entretenir le foyer.
L'époux a été convoqué par le commissaire qui a essayé de le convaincre de changer de comportement et d'aller chercher du travail et surtout de veiller à élever ses enfants. Il lui a fait même signer un engagement de reprendre une vie normale avec son épouse. L'époux a quitté le poste de police apparemment convaincu de ce que lui a dit le commissaire.
Une fois à la maison, il a mis sa femme à la porte et l'a sommée d'aller une deuxième fois se plaindre à la police.
Il est demeuré seul avec les gosses.
Aujourd'hui, la jeune femme ne fait que pleurer. Elle a perdu ses deux êtres les plus chers. Elle n'a plus d'avenir. Elle va sombrer dans la tristesse. Puisse Dieu lui venir en aide, c'est notre souhait.
Le père a été arrêté. L'enquête établira les faits. Il sera jugé pour infanticide. Quel que soit le verdict, il n'arrivera jamais à apaiser la tristesse de la mère ni celle des membres des deux familles.