Elle n'est pas de tout repos cette rentrée politique 2012. Elle serait même à haut risque et déterminante pour la suite de la transition démocratique et pour l'avenir du pays. Il ne s'agit pas de verser dans le pessimisme et la sinistrose, mais il faut reconnaître, que près de deux ans après la Révolution et près de 10 mois après l'élection de l'Assemblée Constituante, la situation n'est nullement réjouissante, et sur tous les plans. Un sentiment de frustration, de désillusion, de peur de l'avenir, commence à gagner un nombre de plus en plus croissant de Tunisiens et atténue leurs espoirs, nourris par la révolution et les promesses électorales, de justice, de liberté, d'une amélioration de leurs conditions de vie et surtout d'une nouvelle Constitution qui réponde à leurs aspirations, qui barre la route définitivement à la dictature et qui respecte les spécificités de la société tunisienne, sa tolérance et son ouverture sur le monde et la modernité. On ne peut juger des intentions, mais il y a sûrement des dérives, des erreurs de parcours, des calculs partisans et certainement la prédominance de l'intérêt politique sur la vraie mission dont ont été investis l'Assemblée nationale et le gouvernement issus des élections du 23 octobre 2011. La rentrée politique s'effectue aujourd'hui, alors que la rédaction joue les prolongations retardant le calendrier électoral et faisant perdre à l'Assemblée Constituante son crédit. Elle s'effectue également dans un climat social délétère et dans une atmosphère de tension sur plusieurs fronts. Que dire de la scène politique où les différents partis fourbissent leurs armes en prévision des prochaines élections. La confrontation sera sûrement animée et les débats houleux. L'espoir qu'un consensus soit trouvé et que le pays soit mis sur les rails de la démocratie et de la réalisation des objectifs de la Révolution.