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Sincère tentative pour débloquer la situation ou une initiative pour confisquer celle de l'UGTT ?
Accord entre la Troïka sur une feuille de route
Publié dans Le Temps le 16 - 10 - 2012

A la veille du rendez-vous à la fois crucial et porteur d'espoirs fixé pour la conférence nationale de dialogue initiée par l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), la coalition au pouvoir, la Troïka (Ennahdha, CPR et Ettakatol), s'est mise en branle et s'est empressée pour dégager un accord sur une feuille de route claire, le régime politique, l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) et l'Instance supérieure de l'audiovisuel.
La Troïka invite les membres de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) à mettre plein tubes pour finir le plus tôt possible un travail qui n'a que trop duré. Pour rattraper le temps perdu, la Troïka a opté pour « un régime politique mixte, dans lequel le président de la République est élu directement au suffrage universel, garantissant l'équilibre entre les pouvoirs exécutifs ». D'autres appellent ce régime, parlementaire aménagé. L'essentiel est qu'il s'agit d'un régime mixte. Par ailleurs, il a été convenu qu'une instance supérieure indépendante supervisera les élections. Ses membres seront sélectionnés selon les critères d'indépendance, d'intégrité et de neutralité. Les partis de la Troïka sont d'accord pour proposer un candidat commun à la tête de cette instance qui n'est autre que Kamel Jendoubi. Le décret 116 instaurant une Instance supérieure de l'audio-visuel mis en application jusqu'à l'instauration d'une instance définitive conforme aux dispositions de la nouvelle constitution. Par ailleurs, la Troïka propose la date du 23 juin 2013, pour les prochaines élections législatives et présidentielles, et le 7 juillet comme date du 2ème tour pour les présidentielles. Comment ont réagi les autres composantes du paysage politique ? Au niveau de la forme et du timing de cette initiative, évidemment les critiques ne manquent pas. Au niveau du contenu, certaines avancées ont été constatées et des points positifs relevés parallèlement à des points négatifs comme la fixation d'une seule date pour les élections législatives et présidentielles, le rôle de l'ISIE qui est seule habilitée à fixer les dates....

Ahmed Brahim : «Tentative de saborder l'initiative de l'UGTT»

Président d'Al Massar, Ahmed Brahim, affirme au Temps que « cette initiative montre qu'il y a une évolution, même si elle est tardive. Cependant la feuille de route ne doit pas concerner uniquement la Troïka. Si on veut arriver à un consensus national, ce consensus doit se dégager d'une concertation entre toutes les parties. Le fait que le communiqué soit publié à la veille de la rencontre du 16 (aujourd'hui NDLR), pose un problème. Cette initiative reflète-t-elle en elle même une volonté de participation et de dialogue ? La recherche d'un prétexte pour éviter et trouver une échappatoire débouchent sur le refus de participer à l'initiative de l'UGTT donne à ce communiqué une portée particulière. Cela suppose et laisse entendre que la seule décision revient à la Troïka. De quel consensus parle-t-on sans la participation de tous ? Il y a une tentative de saborder l'initiative de l'UGTT. Concernant le contenu, il y a certaines avancées comme la décision qui a trop tardé de mettre en application le décret 116 concernant l'audio-visuel après presqu'une année d'atermoiement. Il faut que ça englobe tout le dossier de l'information. Une grève générale est prévue le 17 courant. Le dossier de Dar Assabah est en train de pourrir. Pour ce qui est des dates des élections proposées, il revient à l'ISIE de les fixer. Nous avons déjà l'expérience des élections précédentes. La première date du 24 juillet n'était pas acceptée par l'ISIE. Il faut laisser à l'ISIE le soin de fixer les dates des élections. Il faut hâter sa formation et qu'elle puisse entamer son travail au début du mois de décembre. Il y a quelque chose qui cloche : des élections législatives et présidentielles le même jour. C'est la pratique de l'ancien régime. Nous revendiquons la séparation des deux élections, pour éviter la confusion des genres. En plus aucune allusion n'a été faite à l'indépendance de la justice. C'est assez significatif lorsqu'on sait que la loi sur l'instance de la magistrature n'a pu être votée à cause du refus d'Ehnnahdha de son indépendance administrative et financière. Quoi qu'il en soit la feuille de route doit être le fruit d'un dialogue national. Il faut que la légitimité après le 23 octobre soit d'un type nouveau ».

Chokri Belaïd : «Leur agenda ne passera pas»

Secrétaire général du Parti des Patriotes Démocrates Unifiés et membre fondateur du Front Populaire, Chokri Belaïd affirme au Temps que « l'initiative de la Troïka est une tentative de confiscation de l'initiative de l'UGTT. Elle vise à entrainer toutes les forces à discuter ses propositions et à les résumer dans les dates des élections alors que ces dates doivent être fixées par l'ISIE. Le choix des dates de juin et juillet vise à marginaliser le monde de l'enseignement (universitaires, étudiants, professeurs, instituteurs) concentré sur les examens de fin d'année. Ce corps s'est toujours manifesté pour ses penchants modernistes. Pour le principe, la crise qui est de nature politique, nécessite une solution politique. Fixer des dates suppose la création d'un climat général permettant de réaliser des élections libres, en prenant des mesures politiques et sociales urgentes contre la violence. Il faut dissoudre les milices d'Ennahdha qui avaient été légalisées, libérer les détenus, mettre fin aux solutions sécuritaires contre les mouvements de protestation, prendre des mesures urgentes au profit des familles des blessés de la Révolution...En plus il faut se mettre d'accord sur l'outil qui va résoudre les problèmes. Un gouvernement qui a été à l'origine de la crise ne peut la résoudre. Cela exige la formation d'un gouvernement de compétences et restreint dont les membres ne pourront pas se porter candidats aux prochaines élections. L'initiative de la Troïka vise non seulement à faire échouer l'initiative de l'UGTT, mais aussi à essayer de recoller les morceaux et desserrer l'isolement consécutif à la vidéo de Rached Ghannouchi qui avait mis à nu ses intentions putschistes. Leur agenda ne passera pas ».

Mohamed Kilani : « Tentative de confisquer l'initiative des forces démocratiques »

Secrétaire général du Parti Socialiste, Mohamed Kilani, déclare au Temps, que « l'initiative de la Troïka vise à mettre en porte-à-faux l'initiative des forces démocratiques. Ils savent bien que l'UGTT a une initiative à présenter, le Parti républicain et Al Massar aussi. D'autres forces comme la Coordination des forces démocratiques ont aussi la leur. Les membres de la Troïka veulent anticiper pour doubler et devancer tout le monde pour dire qu'ils ont les choses en main et qu'ils décident de tout en traçant les limites du débat. C'est une tentative de dévaloriser et de minimiser la portée de l'initiative des forces démocratiques. Concernant le contenu de l'initiative, on y trouve certaines concessions faites par Ennahdha sous la pression du mouvement démocratique. Le régime parlementaire était pour ce parti une question presque indiscutable. En optant pour le régime parlementaire aménagé, ils ont franchi un grand pas. D'autres points doivent être clarifiés, comme la fixation d'une même date pour les élections présidentielles et législatives. Elle brouillera les choses et peut même générer des perturbations au seins des forces démocratiques ».

Abderrazak Hammami : «Nous aurions préféré que la Troïka soit d'accord sur le consensus, sans imposer des dates»

Président de l'Instance politique du Parti du Travail Patriotique et Démocratique, Abderrazak Kilani, pense que « la Troïka est persuadée de la nécessité de sortir du flou. C'est déjà positif de concéder qu'une feuille de route est nécessaire et de se concerter sur les dates des prochaines élections. Toutefois, le timing de l'initiative et son contenu révèle une volonté de dépouiller de tout sens le dialogue national initié par l'UGTT. Nous aurions préféré que la Troïka soit d'accord sur le consensus, sans imposer des dates ni des accords préétablis. Un point positif concerne l'accord sur la désignation de Kamel Jendoubi à la tête de l'ISIE. Le communiqué parle de candidat de la Troïka. La formule ne privilégie pas la volonté de consensus. C'est plutôt un désir d'imposer des choix ».

Hichem Safi : « Nous considérons l'initiative à sa juste valeur, même si... »

Secrétaire général du Mouvement de l'Unité Populaire (MUP), un fidèle à Ahmed Ben Salah, Hichem Safi, affirme que « l'initiative de la Troïka fixant la date des élections législatives et présidentielles procède de sa déduction d'un constat flagrant de la délicatesse de l'étape actuelle et l'exacerbation des tensions au sein de la scène politique, un climat mal sain qui pousse le citoyen à penser que nous sommes dans un tunnel. Nous considérons l'initiative à sa juste valeur, même si nous aurions préféré que la nature du régime politique soit définie par un consensus à l'intérieur de l'ANC et entre les différentes composantes du paysage politique. Quant à la date des élections, c'est à l'ISIE de la fixer. Il faut accélérer la mise sur pied de cette instance. Nous aurons souhaité un dialogue sur les grandes questions contenu dans l'initiative de l'UGTT. Le dialogue organisé par l'UGTT débouchera sur des résultats qui devront être adoptés par la Constituante ».

Khémaies Ksila : « La date des élections ne peut être fixée que par l'ISIE »

Un des dirigeants de Nida Tounès, Khémaies Ksila affirme que « l'initiative de la Troïka vise à faire avorter l'initiative de l'UGTT. Ses initiateurs n'ont aucune compétence pour fixer la date des élections, ni en tant que Gouvernement, ni en tant que majorité au sein de l'ANC. La date des élections ne peut être arrêtée que par l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE). Cette initiative rend difficile les possibilités de consensus. En tant que membre de la Constituante et dirigeant au sein de Nida Tounès, tous mes efforts seront concentrés pour la réussite de l'initiative de l'UGTT ».

Boubaker Bethabet : « Très tôt pour fixer une date des élections »

Secrétaire général de l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE), Boubaker Bethabet est bien placé pour parler de date des élections. Il déclare au Temps qu'un « élément est absent pour parler de date des élections. On ne peut parler de date que si l'Instance est formée et a commencé son travail. Or rien n'est fait. Il est trop tôt de fixer une date des élections ».


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