«Le mois d'octobre 2013 est plus propice à la tenue du prochain scrutin», estime-t-il L'architecte du premier scrutin libre post-Ben Ali, Kamel Jendoubi, a appelé l'ensemble de la classe politique à lancer des concertations élargies incluant la nouvelle instance indépendante pour les élections (ISIE) sur la date des prochaines élections générales. S'exprimant au cours d'une journée d'étude réservée à “l'évaluation de l'expérience de l'organisation des élections de l'Assemblée constituante", tenue mardi après-midi à Tunis, le candidat de la coalition tripartite au pouvoir au poste de président de la nouvelle ISIE a précisé que les partis politiques ne doivent pas déterminer de façon unilatérale la date des prochaines élections. “Ni la nouvelle instance indépendante pour les élections, ni la troïka au pouvoir ne doivent déterminer unilatéralement la date du prochain scrutin. Il faudrait, au contraire, lancer des concertations élargies entre les partis, la société civile et l'ISIE pour fixer définitivement cette date de façon consensuelle", a-t-il déclaré, en indiquant qu'il n'est pas certain que le calendrier annoncé le 14 octobre par la troïka – élections législatives et présidentielle le 23 juin 2013 et second tour de la présidentielle le 7 juillet 2013 – soit tenable.
Le président de l'instance ayant piloté les élections du 23 octobre 2011 a également estimé que le mois d'octobre 2013 est à ses yeux la date la plus propice à la tenue du prochain scrutin. “Le mois d'octobre 2013 me semble le mieux indiqué pour les élections générales mais la décision finale doit émaner d'un consensus inculant toutes les parties concernées",a -t-il fait savoir.
D'autre part, M. Jendoubi a fair remarquer que le premier anniversaire des élections de l'Assemblée constituante doit marquer un temps d'arrêt et de réflexion sur les forces et les faiblesses du dernier processus électoral. “S'il est vrai que les précédentes élections ont été de l'avis de toutes les parties une réussite, il n'en demeure pas moins qu'il faudrait faire un bilan de cette expérience afin d'identifier les points positifs à renconduire et les lacunes à éviter dans le futur", a-t-il dit.
Séparer les législtaives de la présidentielles
Le militant des droits de l'homme longtemps persécuté sous le règne de Ben Ali a aussi plaidé pour la séparation des élections présidentielles de celles législatives. “ L'organisation simultanée des législtaives et des présidentielles engendre plusieurs difficultés. Cela concerne particulièrement le déroulement des campagnes électorales" a-t-il indiqué.
S'agissant de l'annonce faite par le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC) , Mustapha Benn Jaâfer qui a affirmé que la nouvelle instance indépendante supérieure indépendante pour les élections sera mise en place en décembre prochain, M. Jendoubi a estimé que le projet de loi relatif à la nouvelle instance proposé par la commission de législation générale comporte certaines lacunes et des points qui nécessitent davantage d'éclaircissements . Il s'agit notamment , selon lui, de délimiter de façon claire et précise les fonctions du président de l'instance, de son directeur exécutif, des instances régionales et des modes de coopération qui doivent exister entre l'instance et les autres parties administratives, dont le gouvernement .
La troïka qui regroupe le mouvement Ennahdha, le Congrès pour la République (CPR) et le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL ou/ Ettakatol) avait annoncé le 14 octobre un compromis sur le contenu de la future Constitution et sur la tenue d'élections générales en juin et juillet 2013.
Lors du “dialogue national" organisé le 16 octobre par l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et boycotté par Ennahda et le CPR en raison de la présence du parti Nidâa Tounes, la soixantaine de partis et organisations présents ont rejeté la proposition de la colaition au pouvoir d'organiser des élections générales le 23 juin 2013, et aucun calendrier pour l'adoption de la Constitution n'a émergé.